There's a ghost upon the beach tonight (ft. Ronny)

THERE'S A GHOST UPON THE BEACH TONIGHT
FEAT RONNY
* * *

Une ancre.

Un naufrage.
Tu flottes encore ?
Je suis clean mais je commence à ressentir le manque. En plus je dois rendre des comptes à mon boss et c'est pas gagné.
Quel genre de comptes ? Tu veux qu'on se retrouve après ?
Si tu veux, mais je ne veux pas te promettre d'être clean ou quoi que ce soit..
Je t'ai pas demandé de me promettre quoique ce soit, Ronny. Et si t'es stone... raison de plus.
Je sais pas dans quel état je serais, je sais plus rien mais je veux bien te voir, oui.
Sur la plage comme l'autre fois ? Vers quelle heure ?
Oui notre plage, le soir pour revoir la danse de la nuit, peut être que ça sera aussi intense que la dernière fois..
On verra... mais je serai là.
J'ai peur que tu me trouves différent, qu'au final, c'est pas ce que tu recherches...
Je sais pas vers quoi on va, mais de mon côté j'y vais. Parce que tout ce que je sais... c'est que j'ai envie de te voir.
J'espère que je serais à la hauteur alors.
Ronny... on va juste voir, se laisser porter comme l'autre soir. Être nous, simplement.
Je sais... mais je sais que quand je suis en trip, je peux me prendre pour quelqu'un d'autre et la réalité fait mal...
Et si pour une fois elle faisait pas mal, t'y as pensé ?
Avec toi, elle fait pas mal... avec toi elle est différente.
Alors on se retrouve ce soir à la plage.
à ce soir...

Il avait emmené sa guitare comme l'autre soir, mais contrairement à l'autre nuit, ce n'était pas seulement pour en jouer. Sous le ciel assombri, c'était parce qu'il ignorait à quelle heure Ronny allait venir. Et peut-être qu'au fond de lui, il n'était pas certain qu'il viendrait tout simplement. Malgré les mots. Malgré ces sms échangés un peu plus tôt dans la journée. Il n'avait pas oublié la fin de cette nuit aussi étrange qu'improbable. Il avait renoncé à tenter d'expliquer ce qui avait pu se produire en aussi peu de temps. Peut-être que cela ne serait qu'un feu bref et intense, qu'une lueur au creux d'une obscurité absolue, une étincelle trompeuse, un réverbère se donnant des allures d'étoile. Il n'en savait rien. Mais après tout, il lui avait fait une promesse qui allait dans le même sens que son désir à cette seconde, celui de le revoir. Peut-être qu'il ressentait un peu de nervosité lorsqu'il avait retrouvé approximativement l'endroit, attendant quelques instants, laissant ses pensées dériver au loin tandis qu'il s'asseyait à même ce sable, et qu'il commença à gratter les cordes de sa guitare. Arrachant une mélodie, puis une autre, les paupières qui se ferment pour mieux le laisser se faire bercer par l'écho des notes entremêlées à celles de l'océan aux vagues languissantes. Peut-être que rien ne ressemblerait à l'autre nuit. Peut-être que l'étincelle rejaillirait. Il était Julien sur cette plage, et il attendait simplement que celui pour lequel il n'aurait jamais pensé ressentir de désir le rejoigne. Celui avec lequel le monde avait semblé différent l'espace de quelques heures assassinées par l'incompréhension. Jamie était retourné à sa vie, croisant sa mère à son retour, fatalement. Il avait revu Jasper. Il était retourné à ses cours, à son travail. Il avait refusé de penser à son père. Il savait que sa mère lui avait parlé. Elle le lui avait dit, mais il avait simplement fait la sourde oreille, lui lançant un vulgaire "et alors ?" avant de prétexter un rendez-vous. La vie s'était écoulée sans demander l'avis de quiconque, et pourtant, il était là, sur cette plage, tel un fantôme oublié laissant la mélodie extirpée à son instrument l'envelopper dans l'attente de sa venue. Ronny.

La journée avait été longue et éprouvante. Mais Ronny avait tenu bon. Il n'avait pas chaviré. Les sms échangés, l'avait calmé et rassuré. Il avait eu peur de perdre Jamie à cause de cette stupide règle de ne pas venir du même monde. Il n'avait pas eu sa dose ce soir, encore une fois, parce qu'il n'avait pas ramené assez d'argent mais il allait tenir bon. Peut être à cause de Jamie, peut être à cause d'autre chose, il ne savait plus très bien. Il s'approchait de la plage, à la nuit tombante. Une silhouette familière au loin. Ronny le fantôme errait, ne voulant pas troubler cette silhouette. Il avait honte de son comportement de ce matin. Il se voyait déjà avec Jamie pour la vie alors qu'il ne savait pas si demain, il serait encore là. Il n'avait pas le droit d'agir égoïstement. Il s'avança non pas vers Jamie, mais vers l'océan. L'océan était encore vaste ce soir, et la marée montante. Ronny se mit à espérer qu'il veuille bien l'emporter très loin. Les douleurs du manque se firent sentir mais Ronny tint bon, il tourna la tête et observa Jamie au loin. Il avait un autre manque et celui là, il pourrait le combler. Son autre héroïne. La moins toxique. Ronny s'approcha alors de Jamie et il s'assit à ses côtés silencieusement. Il ne voulait pas parler par peur de le blesser avec ses mots. Alors tel un chaton sauvage mais apprivoisable, il s'installa contre lui. Il leva les yeux au ciel et il fit remarquer:

Les étoiles sont plus brillantes ce soir... et toi aussi tu t'illumines... tu as tenu ta promesse et j'ai tenu la mienne...

Sa voix égale à son attitude, était timide. Jamie était celui qui ferait de grandes choses et Ronny serait tout en bas pour l'admirer. Il ne devait pas croire qu'il arriverait au sommet, parce qu'il tomberait de bien bas.

THERE'S A GHOST UPON THE BEACH TONIGHT
FEAT RONNY
* * *

Ronny. Il le vit, à quelques pas de lui, plus près de l'océan qu'il l'était lui-même. Mais il était venu, et quelque chose sembla réagir au fond de lui. Quelque chose qui n'avait pas de nom, qui gronda sous la joie de découvrir sa silhouette. Promesses tenues. La croix gravée sur la poitrine ne s'enflammerait pas. L'enfer ne viendrait pas dévorer leurs orteils lorsque Morphée les étreindrait enfin. La mélodie mourut, suspendue, silencieuse sous le ressac des vagues de l'océan. Ses iris incapables de quitter sa silhouette, comme hypnotisé par celui qui la veille avait failli s'y laisser engloutir sous les errances de la dévoreuse d'âme qu'il s'injectait bien trop souvent. La guitare abandonnée sur le côté, il le vit se rapprocher après que leurs regards, malgré l'obscurité, se soient ébauchés. Silencieux, il prit place à ses côtés, le regard levé vers le ciel. Les étoiles sont plus brillantes ce soir... et toi aussi tu t'illumines... tu as tenu ta promesse et j'ai tenu la mienne... Pas d'héroïne ce soir. Il était plus effacé que lors de cette autre nuit, plus timide, comme si le monde risquait de le dévorer, comme si Jamie pourrait le briser. Il esquissa un sourire, amusé par l'idée de briller comme les étoiles à ses yeux, par le fait qu'il ait tenu parole peut-être également. C'est parce que tu es là, parce que tu as tenu ta promesse... souffla-t-il en retour, lui, le Julien de leur histoire. Il aurait pu graver leurs initiales dans le sable dévoré par les vagues, que l'on aurait cru à une autre histoire, plus légendaire, bien différente ou peut-être pas assez. Il était le fantôme, cette brise insaisissable vers laquelle Jamie inclina son visage, effleurant ses lèvres avec l'audace de cette seconde. Telle l'ancre retrouvant le navire sans lequel elle était incapable de s'élancer sur les océans agités. Les aurait-il seulement esquissé sans lui ? Il n'y avait bien que ses lèvres, si masculines soient-elles, pour l'attirer ainsi. Je me demandais si tu viendrais vraiment. Il retint ses autres mots, laissant simplement son bras venir l'envelopper pour le garder contre lui, ressentir sa chaleur. Éviter le fait qu'il disparaîtrait à nouveau, qu'il retournerait à son existence. Fatalement, pour mieux revenir se noyer à ses côtés.

Ronny était au rendez-vous, parce qu'il ne pouvait pas passer à côté de ce moment. Il voulait voir s'il y avait la même alchimie, l'héroïne en moins. Mais au fond de lui, Ronny ne pouvait pas passer à côté de ses sentiments. Il se sentait fou amoureux de lui. Pourquoi, il ne le savait pas. L'ancre et le bateau à la dérive réunis. C'était comme si ... comme si tout pouvait s'arranger parce que Jamie était là. Ronny ne croyait pas au coup de foudre et à l'amour au premier regard. Il ne croyait en rien de tout ça. Mais Jamie bouleversait tout ses plans, toutes ses croyances. Et pourtant, il n'avait failli pas venir. Jamie n'avait pas besoin de voir la misère humaine que représentait Ronny. Il n'avait pas besoin de voir tout ça. Ronny était misérable mais Jamie semblait l'aimer comme lui l'aimait. Et d'un côté, ça lui faisait peur, à Ronny. Peur que tout ça ne soit qu'irréalité. Que Jamie ne s'évapore alors que Ronny ouvrirait les yeux. Peur de découvrir que derrière tout ça, Ronny n'ouvrirait peut être plus jamais les yeux. Un premier bonheur avant une mort certaine.

Je savais pas si j'allais venir... j'ai cru que tu ne voudrais plus jamais me revoir à cause de ce matin....

Le murmure presque emporté par le vent, Jamie connaissait le vrai Ronny. Pas le petit con camé. Le gamin détruit par la rue, celui qui ne serait jamais comme Jamie. Et pourtant ce petit con là était contre Jamie, embrassant ses lèvres comme deux amants cachés.

Même sans came, je peux te dire je t'aime...

THERE'S A GHOST UPON THE BEACH TONIGHT
FEAT RONNY
* * *

Il n'y comprenait rien, s'était toujours moqué de ces films où l'amour se dessinait au premier regard. Il n'aurait jamais cru que ce genre de choses pourraient l'atteindre, l'ébranler, le pousser à revenir vers un être qui l'avait hanté une grande partie de la journée, tapi au fond de son âme. Cela n'avait strictement aucun sens, trop d'émotions peut-être en si peu de temps, et le monde avait juste éclaté, le désir de l'un d'ancrer l'autre dans une réalité plus tangible. Jamie ne savait pas vraiment, peut-être que tout comme dans une fête où les choses dérivent, où le monde s'esquive, quelque chose s'était tissé entre eux. Phénomène improbable qui avait guidé ses lèvres contre les siennes, qui l'avait laissé glisser son bras autour de ses épaules pour le garder plus étroitement contre lui. Se réveilleraient-ils un autre matin avec la sensation que le monde les avait trompé ? Que tout ceci n'avait été que le débordement des émotions d'un instant, entremêlé à une situation à la limite d'un précipice, comme toutes ces grandes histoires aux fins brutales, aux amours démesurés qui faisaient peur par leur intensité. Raison pour laquelle Jamie avait douté qu'il décide de venir le retrouver réellement sur cette plage. Je savais pas si j'allais venir... j'ai cru que tu ne voudrais plus jamais me revoir à cause de ce matin.... Souvenirs troublants de leurs attentes différentes, de ces mondes se percutant à la lueur du jour, étincelles jaillissantes. J'ai pas compris pourquoi t'es parti comme ça... La connerie humaine brûlant ses lèvres sous un "je veux vivre" qui sombra dans les méandres de son inspiration. Parce qu'il ne voulait pas de l'éphémère, sans être certain de parvenir à saisir beaucoup plus. Mais aucune fin brutale, tandis que leurs lèvres revenaient s'ébaucher, caressantes, envieuses. Même sans came, je peux te dire je t'aime... Respiration qui se suspendit en écho à ces mots soufflés, avoués, peut-être trop intenses pour celui qui perdait pieds sous ce besoin de lui trop excessif. Je peux pas aller aussi vite, Ronny... souffla-t-il dans un murmure, resserrant néanmoins son emprise autour de celui qu'il craignait de voir disparaître à nouveau. J'ai besoin de temps... pour savoir ce qu'il ressentait, pour ne pas s'égarer en chemin, pour ne pas totalement perdre pieds dans une aventure improbable. D'apprendre à te connaître, toi tout entier. Car ces mots si particuliers ne parvenaient à se glisser sur sa langue. Je veux qu'on soit plus qu'une étoile filante. Son regard s'égarant sur le sien, il glissa ses doigts dans les cheveux du brun, laissant ses lèvres revenir caresser les siennes.

Ronny l'excessif les voyait déjà main dans la main, ensemble pour une éternité mais il se cassait bien les dents. Jamie était dans un monde différent et l'opposé d'un Ronny trop apeuré par le perdre. Même s'il le couvrait de baisers qui étaient censé le rassurer, Ronny se méfiait. Ronny, sans héroïne, avait peur. Le naufrage aurait peut être lieu sans drogue, cette fois-ci, se heurtant à l'iceberg de l'amour. Jamie parlait, encore et encore, et Ronny était loin dans les pensées, peut être même qu'il avait déjà quitté ce monde. Il était dans le ciel, avec les autres étoiles. Il voulait parler, il voulait répondre mais les mots ne lui venaient plus, éducation la plus minimum, Ronny était bel et bien paumé dans la vie. Il avait envie de s'éloigner à tout jamais mais en même temps, s'accrocher à cet infime espoir que Jamie allait finir par accepter son amour. Une nouvelle fois les larmes perlèrent dans ses yeux et il préféra fixer le sable, silencieusement. Bien sûr qu'il comprenait que Jamie ait besoin de temps. Ronny devait juste se calmer dans son enthousiasme, mais il avait tellement peur d'être rejeté qu'il s'accrochait comme il le pouvait. Et il se retrouva dans la même état que ce matin, le gamin au visage d'ange mais le diable au corps. Pourquoi il avait agi comme ça?

Je vois bien que tu ne brilles pas aussi fort que celle là haut... tu t'éteins et tu disparaîtras... et je tomberais dans un putain de trou noir, à tout jamais. Je disparaîtrais pour toujours.... Je serais jamais une étoile... parce que les étoiles sont pures... je finirais échoué sur une plage.... toi l'étoile tu iras voir ailleurs, m'oubliant à tout jamais...

THERE'S A GHOST UPON THE BEACH TONIGHT
FEAT RONNY
* * *

Les larmes étaient revenues, comme à cette première aube qui les avait vu se séparer. Il renouait avec cette réaction que Jamie ne parvenait à comprendre. Impossible réalité qui ne lui parlait pas assez pour lui sembler familière. Et pourtant, il avait l'impression d'avoir été happé par le temps pour revivre les heures passées. je finirais échoué sur une plage.... toi l'étoile tu iras voir ailleurs, m'oubliant à tout jamais... Courbe du temps malmenée par ce qu'ils étaient, par ces mots échoués aux lèvres du naufragé. Ronny. Souffle éphémère, murmure troublé par cette nouvelle réaction à cents lieues de ce qu'il connaissait, de ce qui était sa vie, son existence, chaque être qui appartenait à son univers. Putain, mais arrête... arrête de croire que parce que je dis pas ce que tu voudrais que je dise, c'est parce que je veux pas de nous, de toi. insista-t-il, se plaçant à genoux face à lui, sur ce sable, sous l'écho lancinant de l'océan danseur. Ses doigts venant encercler ses traits, les larmes visibles au fond de ses prunelles, sans qu'il ne parvienne à en comprendre la raison. Et j'suis maladroit des fois, je parle sans réfléchir, je pense à trop de choses, ... je dirai sûrement des conneries même parfois. continuait-il encore, expliquant une vérité, sa façon d'être qui parfois lui faisait souffler des mots d'une manière qui pouvait blesser. Même si à cette seconde, il avait l'impression que le moindre mot qu'il murmurait venait entailler le palpitant de Ronny, et ça lui donnait l'impression d'étouffer, de suffoquer. Mais je suis là... avec toi... Et ça m'intéresse pas d'être seul dans le ciel... je veux qu'on soit ensemble, comme une constellation. A peine le temps de reprendre son souffle, de revenir coller son front contre le sien, de tenter d'étreindre son regard du sien, qu'il puisse saisir la sincérité de ses mots. De ces paroles auxquelles il refusait de réfléchir, les jetant à la face de ce ciel étoilé, à la face du vent qui caressait leur peau. Arrête de pleurer... laisse-moi être ton héroïne, encore et encore, jusqu'à cette aube et toutes les autres. Ronny... s'il te plaît... laissa-t-il s'échouer ses derniers mots en un murmure presque inaudible, cette supplication nocturne presque hurlée à l'intérieur de son âme.

Jamie ne comprenait pas pourquoi Ronny était comme ça, et même Ronny ne savait pas pourquoi mais qu'importait, il appréciait sa compagnie, son calme. Mais à la lueur de l'océan montant vers eux, Ronny se perdait encore une fois. Matou des rues, apeuré par l'abandon, cherchait son ancre. La même ancre qui tentait de le réconfortait par des mots et des gestes. Et pourtant les larmes roulèrent le long de ses joues, parce que la douleur semblait ne pas vouloir partir de lui. Il se blottit alors contre son ancre, respirant son odeur et s'accrochant à lui, pour ne pas que le vent l'emporte. Il se roula en boule contre lui, tel un félin ayant besoin d'attention et il murmura alors:

Je suis en manque Jamie... en manque de tout et la douleur est immense... que même le ciel ne pourrait pas tout contenir... Regarde le devenir noir d'encre et imagine que le noir c'est tout ce que je ressens en moi et qui brûle à m'en faire hurler....

Il attrapa sa main pour ne plus jamais la lâcher, les larmes roulant vers le sable pour s'échapper définitivement. Le visage pâle, les traits tirés, il reprit:

Je ne sais pas si je serais vivant demain, mais je sais que tu es là avec moi et c'est tout ce qui compte pour le moment... Je suis perdu dans un monde horrible et ce monde veut m'engloutir, parce que je suis un chat trop faible pour survivre...

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FEAT RONNY
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Les larmes ruisselaient sur ses joues, et ses mots ne parvenaient à faire barrage à ce déluge insensé. Et ce fut tout naturellement que Ronny vint se réfugier dans ses bras, contre son corps, son visage s'imprégnant de son être, tandis que Jamie l'étreignait, comme pour être physiquement cette ancre, que ce ne soit pas que des mots soufflés. Il l'écoutait, laissait ses paroles l'ensevelir sous l'imaginaire qui était le sien. En manque de tout et la douleur est immense... Et ces ténèbres dévorantes représentant sa douleur, celles qui brûlaient son être, le laissait hurler à même ce sable, contre son corps qui tentait de leur faire barrage malgré tout. Les doigts de Ronny s'agrippèrent aux siens, et les mots semblèrent s'envoler sur un murmure néfaste, telles des aiguilles venant s'enfoncer inexorablement dans son myocarde trop silencieux. Je ne sais pas si je serais vivant demain Dis pas ça... souffle inaudible venant se perdre sous les mots qui continuaient à s'évader des lèvres du pessimiste. Pourquoi cette simple hypothèse était-elle déjà si douloureuse ? Mais le pâle drapeau de la mort n'est pas encore déployé là... et c'est tout ce qui compte pour le moment... Je suis perdu dans un monde horrible et ce monde veut m'engloutir, parce que je suis un chat trop faible pour survivre... Ses lèvres vinrent dérober quelques larmes à même ces joues noyées, baisers troubles et vaporeux. Je t'interdit de mourir, Ronny. Jamais. soupira-t-il contre sa peau, les yeux clos, les paupières étirant leurs voiles sur ses prunelles, ses doigts crispés sur les vêtements du naufragé qu'il tentait d'arracher aux vagues déchaînées de ce monde en perdition. Laisse-moi être ta force. Ton refuge... T'offrir un autre monde... le mien. Non. Le notre...

Ronny est perdu, Ronny a perdu l'espoir. Il ne savait même plus s'il était capable de vivre ce soir, alors il allait s'accrocher à Jamie. Il écouta ses mots, son refus de voir la gueule d'ange mourir. Il écouta son appel à l'espoir et Ronny pourrait presque y croire. A ce bonheur là, à ce bonheur nocturne et éphémère. Il voulait y croire une dernière fois. Alors il se redressa un peu et il embrassa Jamie avec fougue, les deux mains sur son visage. La fougue d'un chat des rues voyant la nourriture au loin, la fougue d'une passion dévorante, naissante en l'être de Ronny. Pour une fois, la gueule d'ange voulait oublier la drogue et le manque, la réalité et le monde dans lequel il s'enfermait. Il voulait juste Jamie, les étoiles, la constellation et l'océan. Et dans son baiser, Ronny faisait la demande de tout ça. Ronny l'excessif, Ronny l'aimant. Ronny, le chaton mi sauvage, mi apprivoisé. Il ne savait plus ce qu'il faisait. Après le baiser, Ronny se décala, un peu, observant tous les traits de Jamie. Il avait l'air si doux, si innocent. Il avait raison de vouloir attendre avant d'essuyer la tempête Ronny.

Je suis désolé...

Murmura le chat, se blottissant encore contre lui. Il n'avait pas le droit d'abîmer une telle innocence.

Je suis désolé....

Répéta-t-il, en levant son regard vers lui.

En t'approchant de moi, tu vas être dans un monde qui va t'effrayer... y a la mort partout tu sais.... la peur aussi... surtout la peur...

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FEAT RONNY
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Ronny vint s'emparer de ses lèvres, passion dévorante qui désirait le consumer, feu fugace que Jamie lui rendit avec cette même intensité. Crainte tacite de le perdre, que Ronny ne soit finalement qu'une étoile filante en train de s'éteindre, prête à s'échouer inexorablement sur une terre aride, sans parvenir à ralentir sa chute. Lèvres affamées. Véritable premier abandon à ce destin frondeur. Puis elles s'abandonnèrent, Jamie reprenant sa respiration sous l'éclat taciturne des étoiles, sous le regard abîmé du naufragé qui vint se réfugier dans ses bras en s'excusant. Bras qui se refermèrent avec avidité autour de ce corps qui lui semblait si fragile à cette seconde. En t'approchant de moi, tu vas être dans un monde qui va t'effrayer... y a la mort partout tu sais.... la peur aussi... surtout la peur... J'm'en fous. Les mots trépassèrent de ses lèvres sans qu'il prenne le temps d'y réfléchir, sans qu'il cherche réellement à offrir une cohérence à toute cette histoire qui n'en avait de toute façon aucune. Si c'est la condition pour que tu fasses parti du mien, alors je m'en fous. Et pourtant, il n'avait encore parlé de lui à personne, pas même à Jasper. Une journée ce n'était peut-être pas assez pour souffler ce qu'il ne comprenait pas lui-même. Une journée, à ressasser une nuit improbable, une attirance inexplicable, et des sentiments qui pulsaient comme une drogue qui l'avait rendu attentif aux messages qu'il aurait pu recevoir durant la journée. C'était puissant, incontrôlable... comme ces incendies qui finissent étouffés... mais qui parfois dévorent tout ce qui les entoure. Comme ces histoires d'amour grandioses aux fins si brutales qu'elles en détruisent l'âme. T'as pris tellement d'importance... en quelques heures, quelques ébauches, ce cœur qui tambourinait, pulsations constantes pour le naufragé qu'il gardait dans ses bras, tout contre lui, son regard égaré dans le sien. Je voudrais tellement être capable de faire en sorte que rien ne t'atteigne tu sais. souffla-t-il encore, vérité tacite de celui qui ne parvenait même pas à éviter ses propres murs.

Le chat encore sauvage se laissa apprivoiser. Il était en train de devenir proche de Jamie, comme s'il découvrait une nouvelle drogue, enivrante mais pas dangereuse. Ronny, la tempête, l'oeil du cyclone qui balayait tout sur son passage, emportant Jamie dans le tourbillon de l'enfer. Son monde à lui, c'était la drogue, les vols en tout genre et Jamie venait tout bouleverser, comme ça. Alors qu'ils s'embrassaient, Ronny revivait. Pas Ronny, le camé. Non le Ronny, qui aurait pu avoir une adolescence normale s'il était allé dans le droit chemin. Il aurait entraîné Jamie, main dans la main dans un chemin ensoleillé. Mais tout ça, c'était que dans l'imagination de Ronny. La réalité était moins belle. Plus noire, avec des variantes de gris. Les mots de Jamie, éparpillé le rendait léger et heureux. Il l'aimait vraiment sinon il ne dirait pas ça. Pourtant, Ronny, fixa l'ocean. Il fixa l'horizon qu'il ne distinguait plus. Il se noyait un peu plus chaque jour mais il devait le cacher à Jamie pour ne pas lui faire de peine. Alors, il se tourna vers lui et embrassa sa joue, sa main agrippant la sienne.

M'abandonne pas.... murmura-t-il dans un souffle léger.

Il mourrait à petit feu, il se détruisait de l'intérieur. Ronny le savait et Jamie son ancre était peut être arrivé trop tard. Alors il voulait profiter au maximum de sa présence, de son réconfort, de lui. Ronny était fou amoureux, il voulait que Jamie lui appartienne, à lui et rien qu'à lui. Parce que peut être que dans deux mois, ça serait trop tard. On ne savait jamais de quoi la vie, cette garce, était capable de vous faire, du jour au lendemain.

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FEAT RONNY
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Là, sur cette plage, il n'y avait plus qu'eux, dans le silence des vagues. Juste eux, deux êtres aux chemins empruntés si différents qu'il était presque improbable que tout ceci ne soit qu'un hasard. Et sans parvenir à y réfléchir, les mots qui s'échappaient de ses lèvres, ces aveux qui soufflaient ce qu'il était incapable de souffler encore, murmuraient cette place qu'il avait pris quelque part au fond de lui. Si rapidement, qu'il semblait presque inconcevable que les ronces soient si dangereuses pour le myocarde qui tambourinait pourtant rageusement dans sa poitrine. Jamie le voyait fixer l'océan, s'y égarer, souvenir brumeux de la nuit passée, de celle où il avait failli se faire avaler par ce dernier. Peut-être, qu'au fond, les lignes entrelacées de leurs destins les laissaient déjà se glisser sur des pensées communes par instant, lorsque Ronny se tourna à nouveau vers lui, ses lèvres venant déposer un baiser sur sa joue, ses doigts capturant ceux de Jamie, et les mots condamnant cette crainte qui semblait embraser le naufragé. M'abandonne pas... Il le lui avait déjà dit cette autre nuit, sans réellement savoir à quoi il s'engageait, avant même que leurs lèvres se scellent, que le goût du sel de l'océan persiste sur sa langue... Je te le promets... souffla-t-il, promesse sincère, murmuré avec pour seul témoins, les étoiles, l'océan et la lune. Le ciel presque trop obscur ne frissonna même pas à ces mots, alors que Jamie entrelaçait ses doigts à ceux de Ronny. J'ai pas l'intention de te laisser, Ronny. Je te l'ai déjà dit... déjà promis... Pourtant, le souvenir de son ex revint flotter dans son esprit, presque un mauvais génie, une trahison qui maculait encore son être... elle, qui n'était plus qu'une fantôme qui se désagrégeait, histoire remplacée par ce qui brûlait déjà son palpitant. Mais ce qui se passe entre nous... je supporterais pas que d'autres te touchent. souffla-t-il, presque trop maladroit dans ses mots, dans ce regard vacillant à son tour vers le sable, l'horizon... lambeau de leurs destins.

Ronny leva son regard vers Jamie, comme une promesse silencieuse qu'il n'abandonnerait pas. Sa bouche se perdit au coin des lèvres de Jamie et le chat se lova contre lui. Bien sûr qu'il lui promettait de ne pas l'abandonner et Ronny ferait de même. Et les mots, maladroits de Jamie coupèrent ce moment magique qu'ils revivaient sans drogue cette fois-ci. Mais Ronny comprenait ce qu'il voulait dire. Il n'y avait pas là de jugement. Juste une crainte de sa part. Alors il dit:

Qui voudrait s'approcher de moi? Qui voudrait me toucher si ce n'est mon chef parce que je lui rapporte pas assez de fric? Personne ne veut d'un raté comme comme moi.

Ronny, le chat resta lové contre Jamie, à contempler l'immensité de l'océan.A contempler combien le monde était vaste et grand et qu'il allait le dévorer. Il reprit:

Tu vois ce monde là, il est prêt à me prendre et m'avaler... je ne suis pas assez bien pour lui. Je ne suis pas bien pour personne... On me fuit...

Il regarda soudainement Jamie avec un regard suppliant, doux mais désespéré et il murmura:

Je suis en manque Jamie... ça va être horrible... j'ai déjà envie que l'océan m'emporte pour toujours..

THERE'S A GHOST UPON THE BEACH TONIGHT
FEAT RONNY
* * *

Les lèvres du naufragé s'échouèrent au coin des siennes, laissant son corps se lover plus étroitement contre celui de Jamie, tandis que le regard de ce dernier s'égarait plus loin, à travers les mots, affirmation, frêle écho de ses propres expériences. Qui voudrait s'approcher de moi? Qui voudrait me toucher si ce n'est mon chef parce que je lui rapporte pas assez de fric? Personne ne veut d'un raté comme comme moi. Mais c'était faux. La preuve étant que Jamie était là, sur cette plage, l'étreignant comme s'il craignait que sa silhouette disparaisse. Il savait déjà combien ce besoin de son naufragé allait guider ses gestes et ses réactions dans les jours à venir, qu'il prendrait la risque de s'embrouiller avec son meilleur ami pour celui qui pourtant demandait qui voudrait de lui. Mais Ronny ne voyait pas, ne comprenait pas, qu'il était Roméo, âme volage et déjà brisée, et Jamie le fils de bonne famille qui s'était surpris à vouloir sombrer avec lui, ou lui redonner vie à travers ses baisers. Tu vois ce monde là, il est prêt à me prendre et m'avaler... je ne suis pas assez bien pour lui. Je ne suis pas bien pour personne... On me fuit... Le cœur qui se serra sous un écho familier, rejet d'un paternel, mais également sous la sensation que sa mère n'accueillerait pas à bras ouverts ce garçon perdu dans la vie de son fils. Pourtant, il ne comptait pas fuir, jamais. Pourquoi voudrait-il lui donner raison, confirmer à travers un énième abandon qu'il n'en valait pas la peine. Je suis en manque Jamie... ça va être horrible... j'ai déjà envie que l'océan m'emporte pour toujours.. L'impression de suffoquer à nouveau. De perdre cette capacité à respirer sous ces nouvelles paroles qui lui faisaient peur. A croire que son être avait senti ces doigts invisibles venir étouffer la moindre palpitation frénétique. Il leva son visage vers le ciel, se forçant à inspirer cette gorgée d'air salvatrice, avant de revenir poser son regard sur les traits de Ronny. Non Ronny, je peux pas te laisser dire ça. Je peux pas te laisser dire qu'on te fuit, que personne ne veut de toi, que tu n'es bien pour personne... et tu sais pourquoi ? Parce que je suis là, ici, avec toi, et que je n'ai pas l'intention de partir, tu m'entends, Ronny ? Je laisserai pas le monde t'avaler, l'océan t'emporter. JAMAIS. Je suis là. Je - suis - là. reprit-il en appuyant chaque mot, ses doigts se resserrant sur les siens. Et j'ai l'impression de ne plus pouvoir respirer chaque fois que tu parles de disparaître. Tu vois pas que j'ai besoin de te toucher, Ronny, de te sentir contre moi ? termina-t-il, son regard ancré dans le sien, avant que ses lèvres viennent s'emparer des siennes, baiser aux effluves aussi passionnées que ses propres mots, ses doigts s'égarant sur sa nuque... comme une proposition muette de devenir cet océan pour lui faire oublier le manque.

Le gamin des rues,drogué, paumé, perdu dans l'illégal était dans les bras de son contraire. Ronny aurait aimé être comme Jamie, oh ça oui, il aurait aimé. Il n'aurait pas plongé dans la délinquance et la drogue. Il n'aurait pas fini aussi misérable qu'il était. Il y avait beaucoup de choses qu'il n'aurait pas ça. Il ne se serait surtout pas considéré comme un moins que rien, un bâtard de chien galeux qui traînait de ça, de là, dans la rue. Mais il y avait Jamie. Il s'accrochait à lui et à ses mots. Il s'accrochait à cet espoir qu'on pourrait l'aimer malgré tout. Véritable déclaration qu'il lui faisait là, la promesse qu'il ne l'abandonnerait pas. Et pourtant, il sombrait. L'étoile écorchée tombée du ciel, retenue que par la seule force de Jamie. L'amour naissant de deux êtres que tout séparait. Ronny fixa l'océan. Il voulait y croire. Alors il embrassa ses lèvres, son regard se perdant dans le sien. Et silencieusement, il prit sa main et l'entraîna vers l'eau. Il s'en fichait d'être mouillé, Ronny commença à suivre le rythme des vagues. Une nouvelle expérience allait commencer. Il dit alors d'un ton plus vivant:

Regarde Jamie... Regarde la lueur dansante des vagues, elle accepte cette relation. Elles acceptent que je te fasse confiance.... qu'on ne coulera pas. L'océan nous donne sa bénédiction, le ciel aussi.... Parce que tu es l'étoile qui brille le plus fort et que sans toi, le ciel restera noir d'encre.. Je veux vivre ces moments intense avec toi... Je veux qu'on s'aime tellement fort que le ciel s'embrasera de nos lumières.... La nuit n'existera plus Jamie...

De la peur et la timidité, naquit un autre Ronny. Un Ronny souriant. Et il continuait de danser avec l'océan, l'eau mouillant sa peau, ses cheveux, et ses habits mais il s'en fichait bien. Il voulait juste goûter à ce bonheur éphémère. Sans drogue, cette fois-ci.

Viens rejoins moi, il faut célébrer ça.... Il faut danser avec l'océan, comme ça il nous emportera pas, Jamie... Et même s'il m'emportait, au moins, ce sera ton visage que j'aurais vu, tes lèvres que j'aurais goûté... Et ton amour que je ressens au fond de moi.... cet amour qui me redonne espoir que je pourrais être autre chose qu'un chat de gouttière...

THERE'S A GHOST UPON THE BEACH TONIGHT
FEAT RONNY
* * *

Lèvres contre lèvres, baiser dérobé sous le firmament du destin, tandis que Ronny venait lui prendre la main pour le pousser à le suivre sur le sable en direction de l'océan. Quelques pas silencieux, jusqu'à frôler l'eau de ses pieds, avant que leurs mains se délient, et que Ronny s'avance dans l'eau sous le regard de Jamie. Mais il était vivant, vibrant, son naufragé. Regarde Jamie... Regarde la lueur dansante des vagues, elle accepte cette relation. Elles acceptent que je te fasse confiance.... qu'on ne coulera pas. Je vois. hurla son âme, ses lèvres s'étirant, presque trop rêveuses à cette seconde, sans jamais le perdre des yeux, sans réellement observer autre chose que lui. ... Je veux qu'on s'aime tellement fort que le ciel s'embrasera de nos lumières.... La nuit n'existera plus Jamie... Lui qui soufflait des mots, des paroles qui atteignirent le cœur du musicien qui voyait celui pour lequel il battait sourire. Il était beau ainsi, plus encore que sous la mélancolie d'un destin destructeur. Et Jamie ne parvenait à détacher son regard de cette silhouette ondulante qui dansait sous les étoiles. Viens rejoins moi, il faut célébrer ça.... l'invita-t-il, alors qu'il faisait encore frais en cette saison. Son côté raisonnable aurait peut-être dû souffler qu'ils allaient tomber malade, mais cette autre facette qui l'était beaucoup moins leva simplement les yeux au ciel, un sourire idiot cramponné à ses lèvres. Il était fou. Terriblement fou, et cela faisait battre plus intensément son cœur. Il faut danser avec l'océan, comme ça il nous emportera pas, Jamie... Et même s'il m'emportait, au moins, l'écoutait-il, tandis qu'il retirait son haut, abandonnait son pantalon sur le sable... avant de se glisser dans l'eau, sans qu'aucune petite voix ne vienne lui rappeler sa connerie. Mais on est con quand on aime... de toute façon. ce sera ton visage que j'aurais vu, tes lèvres que j'aurais goûté... Et ton amour que je ressens au fond de moi.... cet amour qui me redonne espoir que je pourrais être autre chose qu'un chat de gouttière... Il se laissa porter jusqu'à lui, venant l'attirer contre lui, goûter à ses lèvres une nouvelle fois. J'ai déjà un chat et je t'assure que je ne l'embrasse pas comme toi. Confession, révélation de sa vie, parcelle inutile de son existence. Je ne le laisserai pas t'emporter, jamais Ronny. Même si t'es complètement fou... et dieu que j'aime ça. souffla-t-il en souriant tout en croisant son regard. Alors embrasons le ciel, l'océan, tout ce que nous toucherons ensemble. Aimons-nous comme si demain n'existait plus. Même s'il refusait qu'il n'y en ait pas. Paroles passionnées, un frisson divaguant sur sa peau trop nue, au contact des vagues, de celui pour lequel son myocarde crèverait sans hésitation.

Il a soudain trop d'énergie, il a soudain envie de passer du temps avec Jamie, comme si c'était la dernière fois. Car pour Ronny, chaque jour était une dernière fois. Mais là, il ne pensait plus à tout ça. Il embarquait Jamie, dans son délire. Et il embrassait ses lèvres, s'accrochant à lui comme il le pouvait. Et dans sa tête, des milliers de scénarios se formaient mais le plus important était celui de son amour pour Jamie.

Et là, serais-tu capable de dire je t'aime...? Je ne suis pas stone... Je suis juste stone de toi...

Et le voyant frissonner, il se rapprocha de lui et le gardant dans ses bras, tentant de le réchauffer. Il faisait toujours des choses folles, Ronny, il était comme ça. Il lui passa sa veste, même mouillée, ça pouvait le réchauffer déjà un peu. Et il retourna danser avec l'océan, l'eau lui rendait les idées claires et ce qu'il voyait c'était un monde différent. L'océan l'attirait. Un peu trop loin d'ailleurs. Mais son ancre était là. Son ancre qui lui faisait garder les pieds sur terre.

Je veux qu'on soit ensemble Jamie. Je te promet que je serais à toi et rien à qu'à toi. Alors laisse moi t'emmener dans un autre monde... un monde rien qu'à nous...

THERE'S A GHOST UPON THE BEACH TONIGHT
FEAT RONNY
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Et si demain n'existait plus ? Et si demain le monde changeait une nouvelle fois ? Si demain explosait en une pluie d'étoiles ? On ne sait jamais ce qui peut se passer, un accident de voiture, une météorite qui s'écrase sur terre, une balle perdue, un connard au mauvais endroit au mauvais moment. Mais Jamie n'avait jamais pensé ainsi, peut-être parce que sa vie n'avait jamais été assez sombre pour lui donner l'envie de voir le verre à moitié vide. Pas même après que son ex l'ait trompé, il l'avait mal pris, l'avait quittée, et pourtant... pourtant il y avait Ronny à présent. Celui qui le blesserait peut-être plus encore en chutant dans ses ténèbres. Celui qui l'avait entrainé si loin en quelques mots, en quelques heures... et qui continuait à l'attirer dans ses rêves complètement fous. L'eau froide pulsant contre sa peau à chaque va et vient des vagues, à chaque mouvement des amants aux lèvres passionnées. Et là, serais-tu capable de dire je t'aime...? Je ne suis pas stone... Je suis juste stone de toi... Peut-être frissonna-t-il pour une autre raison, pour ces mots qui revenaient suavement réclamer ce que Ronny avait déjà souhaité entendre. Le cœur tambourinant dans sa poitrine, Jamie resta silencieux. Noyé dans toutes ces émotions contradictoires qui lui dévoraient l'âme. Il le vit retirer sa propre veste trempée pour la lui mettre sur les épaules, chercher à le réchauffer... avant de retourner danser dans l'eau. Je veux qu'on soit ensemble Jamie. Je te promet que je serais à toi et rien qu'à toi. Alors laisse moi t'emmener dans un autre monde... un monde rien qu'à nous... Il ferma les yeux, toujours si silencieux, se laissant glisser dans l'eau si froide et pourtant presque familièrement tiède contre sa peau gelée. Une seconde, peut-être deux sous l'eau où il ouvrit les yeux pour ne rencontrer que l'obscurité tapageuse de l'océan. Avant de remonter à la surface, comme pour se rafraichir les idées, tenter d'apaiser les tourments, de garder les pieds sur terre peut-être également. Je le veux aussi. souffla-t-il, n'arrivant à rien d'autres qu'à laisser les mots sortir comme ils venaient, sans réfléchir, sans hésiter. Je te suivrai jusqu'au bout du monde, même si je comprends pas vraiment pourquoi t'as réussi à m'emprisonner en quelques heures. Comment ça peut être possible de ressentir ce que je... ce qu'on ressent. Je... Sa langue caressa ses lèvres devenues sèches, les tambours de son myocarde le rendant presque sourd. Je crois oui. que j't'aime. Les mots comme bloqués dans sa gorge, il inspira une gorgée de l'air marin. Puis ferma les yeux à nouveau, laissant un timbre fredonnant s'élever de ses lèvres, mélodie inventé sur l'instant, paroles arrachées à ce qu'il ressentait. Me laisse pas, j'ai le cœur qui tressaille. Contre toi, j'ai le cœur qui s'emballe. J't'aime je crois, j'ai le cœur en tenaille. Alors emmène-moi... oui, emmène-moi, dans un monde plein d'étoiles.

Quelque cloche devant ce soudain bonheur. Quelque chose qui ne tourne pas rond. On n'aime généralement pas Ronny. Trop voyou, trop belle gueule pour être honnête. On se méfie de lui. Pourtant Jamie ne semblait pas vouloir s'en méfier. Non Jamie continuait de l'aimer comme s'il était l'un des leurs. Et Ronny fou amoureux, ne sait pas s'il pouvait continuer à aimer comme ça. Il n'était pas comme lui, comme eux.

Il était le gamin des rues, celui qui paraissait invisible aux yeux des vivants.
Il était l'âme déjà morte qui errait et qui survivait grâce à la drogue.
Il était l'oeil du cyclone, ce cyclone qui emportait tout sur son passage.
Il était un gamin meurtri mort aux yeux des vivants comme Jamie.

Il n'avait pas le droit de tout ça. Il avait juste le droit de s'en approcher. De le toucher du bout des doigts et de la langue. Juste pour comprendre qu'il avait tout foiré. Pourtant le gamin meurtri était contre son sauveur, à l'écouter fredonner, l'écouter parler et rêver encore une fois. Dans leur monde, Jamie serait le prince et Ronny le pauvre admiratif. Sans cette fête, ils ne seraient même pas croisés. Et Ronny s'accrocha fortement à lui parce que l'ivresse l'emportait. L'ivresse de l'amour, l'ivresse du manque.

Les étoiles m'embarquent Jamie... Elles m'emmènent sur la constellation.... le ciel me veut.... Je les rejoindrais bientôt...

C'était comme si inconsciemment, Ronny le prévenait de l'overdose qu'il était en train de planifier. Demain. Dans quelques heures. Ronny serait dans le ciel d'encre. Il ne brillerait pas. Il serait peut être juste plus heureux.

THERE'S A GHOST UPON THE BEACH TONIGHT
FEAT RONNY
* * *

Ronny et Jamie... le Romie titrerait les journaux si l'un d'eux au moins était célèbre. Peut-être un Jamie musicien qui parlerait du naufragé dans ses chansons, celles peut-être soufflées par un autre à une foule en délire. Ils en auraient fait des gorges chaudes, révélant leur rencontre, ces rendez-vous nocturnes et destructeurs. Ils s'abreuveraient de chaque obstacle inévitable qui venait déjà exister à travers quelques mots. Les étoiles m'embarquent Jamie... Elles m'emmènent sur la constellation.... le ciel me veut.... Je les rejoindrais bientôt... Paroles anodines tout d'abord, mais qui prirent pourtant une dimension toute autre à ses oreilles. Il savait, comprenait, et eut l'impression de cesser de respirer durant une seconde, celle qui précéda ces mots qui s'échappèrent avec vivacité de ses lèvres tremblantes. T'as pas intérêt. A les laisser faire. A m'abandonner. Amour aussi puissant qu'une supernova, les étoiles éclatées dans le ciel, les constellations trompeuses, parce que leur lumière continuait à leur parvenir alors qu'elles n'étaient déjà plus. Laisse-moi être ta raison de vivre. souffla-t-il si égoïstement. Il ne serait pas Lou, et Ronny n'était pas Will dans me before you. Il refusait d'être Julien découvrant un Roméo ayant cru n'avoir plus aucun espoir... Jamie avait l'impression qu'il emporterait son myocarde dans sa chute. Amour presque intemporel, trop irréel pour accepter qu'il cesse sans avoir vu jusqu'où il pourrait les laisser s'envoler. S'il te plaît, Ronny. Vis pour moi. Pour ces instants qui n'ont tout simplement aucun sens. Il le serrait presque trop fort dans ses bras, l'eau divaguant autour d'eux, la lune donnant un air de mirage à ces secondes, alors que ses lèvres se joignaient aux siennes en un nouveau baiser. S'il te plaît.

Il était contre Jamie, il était dans son autre monde, pour tenter de pallier à la réalité. Et pourtant, Ronny n'était pas bien. Il grelottait de froid, comme s'il était au pôle nord. Et il savait ce que ça voulait dire. Il allait être misérable. Il ne voulait pas que Jamie voit ça. Il ne voulait pas qu'il ait une fausse image de lui, brutale, violente. Et l'étoile éteinte s'éteignait de plus en plus. La douleur s'installant partout en lui. Il était réellement en manque d'héroïne. Ses lèvres contre celles de Jamie se décolèrent petit à petit. Il avait l'impression qu'il allait tomber. L'ivresse prenait le dessus. Jamie lui parlait. Il lui faisait promettre de ne pas déconner. Que Jamie soit sa raison de vivre. Les larmes lui montèrent aux yeux. Le chat des rues se décomposait de plus en plus. Il ne savait plus quoi faire, il était comme tétanisé. Et la colère le prenait en même temps. Il n'avait pas le droit de lui faire ça. Il repoussa Jamie et il se mit à hurler:

Tu ne sais rien! Tu ne sais rien de ce que je vis! Tu as ta vie parfaite toi! Moi ma vie elle se finit petit à petit... alors reste pas avec moi! Fuis tant qu'il est encore temps!

Et le chat, autant furieux qu'effrayé alla se réfugier derrière la dune de sable, hurlant sa douleur qui envahissait son corps. Il était en manque et il n'y pouvait rien. Il allait être méchant avec le seul qui ne le repoussait pas. Et la douleur plus forte que tout fit couler un océan de larmes sur ses joues. Il pourrait prendre n'importe quoi mais il n'avait rien. Il ne voulait pas que Jamie découvre le chat en état de fin. Car oui, il avait l'impression qu'il allait mourir. Il entamait une danse diabolique avec la faucheuse.

THERE'S A GHOST UPON THE BEACH TONIGHT
FEAT RONNY
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Ronny tremblait contre son être, il frissonnait, sans doute de froid dans l'eau gelée dont Jamie ne se préoccupait plus réellement. Ronny s'écarta, décollant leurs lèvres épousées, séparées à présent. Supplication égoïste qui crevait ses lippes, alors que les larmes embuaient le regard de celui pour lequel il ressentait ce trop plein d'émotions qui finiraient par l'étouffer. Tout ce qu'il ressentait se heurta au rejet de Ronny lorsqu'il le repoussa, et qu'il se mit à hurler dans l'eau face à lui. Tu ne sais rien! Tu ne sais rien de ce que je vis!Tu as ta vie parfaite toi! Le naufragé criait, hurlait, lui reprochant son ignorance, l'accusant d'avoir une vie parfaite. Peut-être... et alors ? Elle ne l'était pas tant que ça au fond, mais ça Ronny l'ignorait. Ne connaissait rien de la sienne, de ce père réapparu récemment dans son existence. Et puis il y avait Lui. Il était l'élément improbable, le camé qui lui avait volé son cœur lors d'une seule et unique nuit... Moi ma vie elle se finit petit à petit... alors reste pas avec moi! Fuis tant qu'il est encore temps! ... celui qui tentait de le repousser, de lui dire de fuir, parce que sa vie se finissait, parce que... Il s'enfuyait à présent, sur le sable, derrière la dune. Mais Jamie ne resta pas immobile, il ne le laisserait pas s'enfuir une autre fois, quitte à se blesser volontairement. Il se mit à courir derrière lui, abandonnant la veste sur le sable, alors qu'il était simplement vêtu d'un boxer, que l'air ambiant lui glaçait la peau, tendait ses muscles. Mais il n'y prêtait pas attention, le vent léchait sa chair, la laissant se hérisser à ce contact fielleux, alors qu'il parvenait jusqu'à lui, lui attrapant le bras pour le faire se retourner, pour percevoir ces larmes qui ruisselaient sur ses joues. J'ai pas l'intention de fuir, Ronny ! cria-t-il dans l'obscurité trouée par les étoiles. Et t'as raison, j'sais rien de ta vie en dehors de ce que tu m'en as dit, mais ça me fait pas peur, t'entends ! Et pourtant, peut-être que ça finirait par lui faire peur, parce ce monde, il ne le connaissait pas. Mais il était plus courageux que ça, et peut-être que cette irréalité lui donnait de quoi s'accrocher à tout ça, le cœur battant, tambour incessant. T'as pas compris que c'était déjà trop tard... ? avoua-t-il en croisant ses prunelles, le souffle accéléré... qu'il emporterait un bout de son âme avec lui quoiqu'il arrive, à présent.

Il ne savait pas vraiment ce qu'il faisait, pourquoi il agissait comme ça avec Jamie. Il avait peur, le chat de gouttière. Peur que le chat de compagnie ne comprenne pas le réel état de Ronny, que sa vie ne tenait qu'à un fil et que le fil menaçait de se rompre à tout moment. De plus, en ce moment, Ronny avait mal à chaque partie de son corps, il avait l'impression d'avoir des jambes de plomb qui refusait de le laisser fuir à nouveau. Jamie était de nouveau vers lui. Il refusait de fuir. Ronny tomba à genoux sur le sable qui amortit sa chute, l'océan de larmes qui continuait de couler. Il avait besoin de n'importe quelle drogue. Non, il voulait sa drogue. Il voulait que l'héroïne coule dans ses veines avant qu'il ne soit trop tard. Mais non, ce n'était pas Jamie qui avait ça. Ni même Ronny. Il attrapa la main de Jamie, qui lui murmura que c'était trop tard pour qu'il fuit. Il l'attira à lui et se blottit dans ses bras. Jamie pourrait le protéger contre cette envie de drogue. Temporairement.

J'ai besoin de ma dose, Jamie.... ou sinon je vais finir fou...ou pire...

Murmura le chat des rues, tout en se lovant contre lui.

J'ai besoin de toi aussi...reste avec moi... tout le temps... je veux pas que tu me quittes...

THERE'S A GHOST UPON THE BEACH TONIGHT
FEAT RONNY
* * *

Ronny était tombé à genoux sur le sable, comme si son corps ne parvenait plus à le soutenir, que son monde s'évanouissait sous ses maigres efforts à repousser un Jamie déterminé à ne pas fuir. Les mots s'évadaient de ses lèvres, comme autant de vérités qu'il ne pouvait enfermer plus longtemps. Les doigts du naufragé se refermèrent sur les siens, tandis qu'il lui avouait qu'il était déjà trop tard. Il se laissa étreindre par celui qui un instant plus tôt le rejetait... mais il s'en moquait, à présent, contre lui, dans ses bras, il ne cherchait plus à le rejeter. J'ai besoin de ma dose, Jamie.... ou sinon je vais finir fou...ou pire... Pire ? Le musicien ne savait pas vraiment quoi dire, quoi faire, ce n'était pas comme si ce monde lui était familier, qu'en dehors d'un Requiem For A Dream, il avait réellement vu les effets de la drogue. Il n'en savait rien, et pourtant il osa ouvrir les lèvres. Pas assez rapidement cependant. J'ai besoin de toi aussi...reste avec moi... tout le temps... je veux pas que tu me quittes... Ses lèvres vinrent effleurer sa gorge contre laquelle il enfouissait son visage, baisers soufflés tandis qu'il le gardait contre lui. Je suis là, Ronny. Je te laisserai pas. Jamais. Promesse murmurée du bout de ses lippes frissonnantes. On peut aller chez moi si tu veux, j'habite à côté. souffla-t-il encore, certain que sa mère ne serait pas là cette nuit, que la maison serait à eux. Qu'il n'y aurait aucune question. Et pourtant, il restait immobile, à l'enlacer sur cette plage, à le garder contre lui pour le protéger du reste du monde et de cette envie qui semblait le dévorer.

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