[tc]we are the stars in the sky (jamie)

Ronny avait repéré des appartements dans l'immeuble; Cet immeuble qui lui faisait rêvé d'une vie meilleure. Mais il savait qu'il ne pourrait pas rentrer comme ça. Personne ne voulait jamais de Ronny qu'on voyait comme un junkie. Alors il avait décidé de passer par le sous sol. Il avait envoyé un message à Jamie pour lui dire de venir le rejoindre dans le sous sol. Ils monteraient par les escaliers et personne ne les verraient. Arrivé en avance, Ronny était en train de se shooter. La deuxième dose de la journée. Plus ça allait, plus il avait envie de se droguer de plus en plus jusqu'à l'excès. Le temps était pourri et il ne pouvait pas vendre sa drogue parce que tout le monde se précipitait pour rentrer chez lui. Ronny était trempé lui aussi, mais il ne remarquait plus rien. Il était en train de partir loin, flotter dans la constellation. Il n'entendit pas Jamie arriver. Il était assis à terre, le dos accolé au mur. Et malgré tout, malgré son bonheur d'avoir Jamie, il avait envie de flotter très loin, encore plus loin que la constellation qu'il occupait. Il n'allait pas très bien, et il tentait de le cacher à Jamie. Son visage avait un bleu au niveau de la mâchoire. Une discussion musclée avec le boss qui croyait qu'il volait dans le stock. Mais pour Jamie, Ronny ferait semblant qu'il était heureux. Et puis, il allait visiter des appartements à la manière de Ronny. Il s'en fichait bien s'ils étaient occupés ou non.

WE ARE THE STARS IN THE SKY
FEAT RONNY
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Jamie avait reçu un message de Ronny, pour qu'il le retrouve dans l'immeuble où vivait et travaillait son père. Sans doute pas la meilleure idée du siècle, mais après tout, pourquoi pas. Il avait donc décidé de l'y rejoindre, sans trop savoir pourquoi, ni même ce qui pouvait bien traverser l'esprit du naufragé, de celui qui était à présent son petit ami. Il l'avait avoué à Skai, lui avait soufflé toute cette improbable histoire qui le laissait songer à Ronny un peu trop souvent au gré des heures. La pluie avait commencé à tomber peu avant qu'il ne pénètre à l'intérieur du parking... entrée de service, à pieds qui plus est. Parce qu'il n'avait pas de badge pour le faire en voiture. Alors il s'était faufilé comme un voleur, profitant de la sortie d'une voiture, avant que les grilles ne se referment derrière lui, le laissant s'avancer parmi les véhicules aussi discrètement que possible. Qu'est-ce qu'il ne lui faisait pas faire... ? Pas de guitare aujourd'hui, pas même de sac contenant ses livres, ses cahiers ou son ordi. Juste une veste détrempée, l'orage qui commençait à gronder à l'extérieur, tandis qu'il frissonnait, partant à la recherche de Ronny. Qu'il ne tarda pas à remarquer, assis au sol, adossé contre le mur. Mais ce qu'il vit surtout, sous la lumière artificielle presque vacillante à cet instant, ce fut le bleu qu'il avait au niveau de la mâchoire. Impossible à rater. Ronny ? Qu'est-ce qui s'est passé ? demanda-t-il en s'agenouillant face à lui, le front plissé, un regard inquiet cherchant le sien, ses doigts glissant déjà à l'endroit source de sa réaction. Pas d'hésitation. Pas de malaise dans le fait de le toucher. Ils étaient ensemble. A s'envoler dans le ciel, à briller à leur manière dès qu'ils se retrouvaient. Alors que le tonnerre grondait au loin, que l'air se rafraichissait dangereusement. Viens, on va prendre les escaliers avant qu'un gardien nous remarque. souffla-t-il en apercevant le premier sas un peu plus loin, puisqu'il n'y avait pas d'autre sortie pour l'instant.

Il fut soulagé de le voir arriver, comme s'il avait peur que tous ces sms échangés ne soient qu'un rêve. Ronny avait envie de le prendre dans ses bras et de ne plus le lâcher. Naturellement, Jamie s'inquiéta de son visage mais Ronny s'en fichait bien. Lui, il ne voyait que son amoureux, présent à ses côtés. Et qui l'entraînait dans les escaliers, éteints. Lorsque la porte se referma en claquant, Ronny sursauta, comme s'il était dans un cauchemar. Il était avec Jamie, et il n'avait pas répondu à sa question, parce qu'il ne voulait pas que Jamie se mêle de ses affaires. Il se contenta de l'embrasser, voulant effacer cette peur à tout jamais.

Arrête de poser des questions sur mon visage, tout va bien, tu es là... et maintenant je sais qu'on a le même âge....

Pourtant tout ce faux semblant rendait Ronny nerveux, comme s'il avait un mauvais pressentiment. Il eut un sourire et il dit:

Ne t'inquiète pas cette fois-ci, j'ai pris mes doses avant de venir... je te ferais pas de crise de manque.... Je suis bien là Jamie... et c'est ici qu'on va vivre... tout la haut dans la constellation...C'est pour échapper aux étoiles..

WE ARE THE STARS IN THE SKY
FEAT RONNY
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Ils ne tardèrent pas à atteindre le sas, la porte claquant derrière eux, et les doigts de Jamie qui cherchaient le bouton de la lumière, parce qu'il faisait sombre, que l'ampoule au-dessus de leur tête avait oublié de s'allumer. Tu parlais d'une modernité. Mais Ronny lui fit oublier tout le reste l'espace de quelques instants, ce bleu, ces sms où il n'avait pu que s'inquiéter, mais il était là, dans ses bras, et leurs lèvres se trouvèrent sans hésitation. Il soupira contre ses lippes, comme si le poids des instants passés avait attendu ces secondes pour s'envoler. Arrête de poser des questions sur mon visage, tout va bien, tu es là... et maintenant je sais qu'on a le même âge.... Ca avait vraiment de l'importance ? Cette histoire d'âge, parce que Jamie savait qu'à ses yeux cela n'en avait jamais eu, sans doute parce qu'il était déjà prisonnier des sentiments que Ronny lui inspirait, ceux qu'il avait soufflé à sa meilleure amie. Ne t'inquiète pas cette fois-ci, j'ai pris mes doses avant de venir... je te ferais pas de crise de manque.... Je suis bien là Jamie... et c'est ici qu'on va vivre... tout la haut dans la constellation...C'est pour échapper aux étoiles.. Ici ? Il fronça les sourcils, réfléchissant à ces autres paroles, les laissant s'entremêler dans son esprit. C'est pour ça que tu répondais plus ? Parce que t'as pris une dose trop forte ? demanda-t-il, son palpitant manquant un battement à l'évocation de ce silence qui revenait comme une hantise redoutable. Et tu veux qu'on vive ici ? Trop vite. Trop... Et en même temps, ce qu'il s'était passé un peu plus tôt restait comme une sensation trop amère sur sa langue, une inquiétude qui n'aurait peut-être pas eu lieu s'ils avaient un point de chute commun. On est des étoiles, tu sais... t'es la mienne, Ronny. souffla-t-il finalement, l'attirant contre lui, tout en s'adossant contre le mur, son dos rencontrant l'interrupteur qu'il tenta d'actionner. Ca s'allume pas...

Cyrius fixait le mur comme s'il y regardait un film qui était diffusé. Il planait, ne sachant plus vraiment où il en était. Il était avec Jamie, mais c'était étrange. Trop étrange. Collé contre Jamie, il était bien. Il s'en fichait bien de la lumière des questions de son petit ami. Il s'en fichait bien de tout.

J'ai pas d'argent Jamie... j'ai rien du tout... il va falloir que je fasse des choses pas bien pour pouvoir survivre et nous payer ça....Je veux vivre avec toi... je veux pas que tu partes loin de moi... je vis plus sans toi...

C'était ce qui l'angoissait le plus. Que Jamie se lasse de Ronny. Qu'il se lasse de cette situation, d'un Ronny toujours stone pour pouvoir mieux supporter la vie. Et pourtant, ses lèvres cherchèrent les siennes encore une fois. Il était fou de Jamie, comme une drogue encore plus forte que l'héroïne. Ils étaient peut être prisonniers de l'état de Ronny mais le principal concerné s'en fichait bien. Il était encore une fois avec lui.

J'ai pris deux doses aujourd'hui.... plus ça va plus j'en ai besoin de plus... alors je vole... si mon boss l'apprend.... mon visage que tu vois, tu ne le verras plus.. mais j'ai pas le choix, j'en ai besoin parce que j'en ai marre de voir la vie me cracher au visage. On ne veut pas de moi, Jamie... et ça va mal se terminer...

A la rue, à la morgue, dans le ciel. Ronny ne serait plus qu'une étoile morte, échouée et à la dérive.

WE ARE THE STARS IN THE SKY
FEAT RONNY
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Ronny semblait se moquer du fait qu'ils restaient dans le noir, que la lumière, ni même celles de secours, s'actionnent. Ce n'était pas normal au fond, mais son attention fut attirée par les paroles du garçon qu'il serrait dans ses bras. J'ai pas d'argent Jamie... j'ai rien du tout... il va falloir que je fasse des choses pas bien pour pouvoir survivre et nous payer ça....Je veux vivre avec toi... je veux pas que tu partes loin de moi... je vis plus sans toi... Comme une impression d'être la seule ancre de sa vie, de son existence, ce point de repère qu'il ne devrait jamais perdre. C'était presque étouffant, suffoquant, au fond. Alors qu'il parlait de sombrer plus bas encore pour qu'ils puissent s'offrir cet endroit... Il ouvrit les lèvres, sans trop savoir ce qui allait s'en échapper avant que ce soit le cas, avant que les mots s'élèvent dans la pénombre environnante. Mais ils n'en eurent pas le temps, les lèvres de Ronny venant faire taire les siennes, et Jamie soupira contre les siennes, sa langue caressant celle du naufragé. Celui dont il ignorait le véritable nom. J'ai pris deux doses aujourd'hui.... plus ça va plus j'en ai besoin de plus... alors je vole... si mon boss l'apprend.... mon visage que tu vois, tu ne le verras plus.. mais j'ai pas le choix, j'en ai besoin parce que j'en ai marre de voir la vie me cracher au visage. On ne veut pas de moi, Jamie... et ça va mal se terminer... Comme un étau qui se resserrait inexorablement, qui l'étouffait. Comme une enclume accrochée à son pied, alors qu'il tentait de le tirer vers le haut des profondeurs de l'océan, vers cet air pur qui n'était qu'un reflet ondulant à la surface qui semblait inatteignable. Il inspira pourtant, ses doigts venant s'emparer du sien à tâtons. Arrête ça ok ! Faut que tu décroches, Ronny. Tu peux pas... Il inspira une gorgée de cet air, comme vicié par les mots soufflés. Je t'aime, t'entends. Je t'aime... j'ai besoin de toi, et je sais qu'ensemble, on peut s'en sortir. Pas seulement lui, eux. Et je m'en fous de vivre ici ou ailleurs. On peut rester l'un avec l'autre, chez toi, chez moi, quand on aura envie.

Le noir, il s'en fichait bien. Il se fichait bien de tout le reste, il était avec son Jamie et il s'accrochait à lui comme à la vie comme il le pouvait. Mais à chaque fois, il avait l'impression que sa prise lui glissait des mains et qu'il allait se casser la figure contre la réalité. Et sa réalité à lui, celle qui était complètement faussée. Celle qui lui montrait que le côté rêvé de la vie qu'il menait. Jamie. Cet immeuble. La plage. La réalité était tout autre.

Tu ne comprend pas! J'ai pas de chez moi... et si j'ai pas de fric, je vais vivre à la rue... comme un déchet qu'on jette...

La métaphore était moins belle que celle des étoiles mais il devait ouvrir les yeux à Jamie. Il prit sa main et le guida jusqu'en haut des escaliers. Il voulait ouvrir la porte mais elle était fermée. Ils étaient prisonniers. Ronny enleva son haut mouillé et il se blottit contre son petit ami.

Jamie, on est coincé ici, mais tout ira bien, parce qu'on est ensemble... ici, le ciel ne viendra pas me chercher... Et puis regarde, j'ai une dose dans ma poche... je pourrais m'envoler si jamais je commence à sentir le manque. Je voulais t'emmener ici pour qu'on puisse rêver ensemble... rêver avant qu'il soit trop tard.. avant que tu dises que tu ne veuilles plus jamais me revoir.. avant que le ciel ne décide de me convaincre à rejoindre les étoiles...

WE ARE THE STARS IN THE SKY
FEAT RONNY
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Il soufflait la possibilité de se retrouver l'un chez l'autre, de manière alternée, plutôt que de sombrer dans l'illégalité plus encore pour s'offrir quelque chose dans cet immeuble. Tu ne comprend pas! J'ai pas de chez moi... et si j'ai pas de fric, je vais vivre à la rue... comme un déchet qu'on jette... Presque une gifle destinée à le faire réagir, à lui faire prendre conscience de la réalité du garçon qu'il aimait. OK... J'ai un peu d'argent, je travaille en dehors des cours... souffla-t-il en se laissant guider dans l'obscurité, ses doigts emprisonnés par ceux de Ronny, qui tenta d'actionner la poignée, sans succès cependant. Cela s'entendait, cette résistance, cet aveu de s'être retrouvé enfermé dans cette cage d'escaliers... la lumière était un premier indice, celle d'une panne de courant. Ronny retira son haut, avant de venir se réfugier dans ses bras, Jamie l'enveloppant, le laissant se réfugier contre sa chaleur, sous sa veste. Jamie, on est coincé ici, mais tout ira bien, parce qu'on est ensemble... ici, le ciel ne viendra pas me chercher... Et puis regarde, j'ai une dose dans ma poche... je pourrais m'envoler si jamais je commence à sentir le manque. Je voulais t'emmener ici pour qu'on puisse rêver ensemble... rêver avant qu'il soit trop tard.. avant que tu dises que tu ne veuilles plus jamais me revoir.. avant que le ciel ne décide de me convaincre à rejoindre les étoiles... Ronny... j'ai pas l'intention de te dire ça. Et t'as déjà pris trop de drogue... Il soupira, laissant ses paupières s'abaisser sur ses yeux qui n'y voyaient rien de toute manière. Le monde était trop sombre. La pièce les emprisonnait dans cette bulle de temps suspendu, comme si rien ne pouvait plus les atteindre. On va se trouver un endroit à nous. Ici, ou ailleurs... Ce que sa mère ne validerait sans doute pas. Ni même qu'il mette tout son argent dans un loyer, plutôt que dans ce qui pourrait lui faire plaisir. Mais ce n'était pas comme s'il pouvait ramener Ronny dans leur maison. ... et on pourra rêver tous les jours d'un nouveau demain ensemble. Des mots qui s'échappaient de ses lèvres, autant de promesses auxquelles il voulait tout simplement croire.

Il voulait tellement de choses qu'il ne savait plus ce qu'il voulait au final. Et pourtant Ronny se reposait contre Jamie. Il était fatigué, trop fatigué pour continuer. Et il comprenait des choses. Parce qu'il n'était pas bête. Non, il était loin d'être bête. Jamie lui apprit qu'il travaillait après ses cours. Il gagnait de l'argent, contrairement à Ronny. Une sorte de jalousie le prit soudainement. Mais il ne voulait pas faire de mal à celui qu'il aimait. Non, il voulait étrangement se faire du mal à lui-même, comme pris d'une impulsion soudaine. Il aurait pu se droguer, prendre sa dernière dose mais il entendait déjà les reproches de Jamie. L'héroïne lui montait à la tête comme dans un mauvais film d'horreur. Eux coincés ici, dans cet escalier. Ce n'était pas un rêve, c'était un cauchemar. Il avait l'impression d'étouffer, de sentir la peur le gagner. Non ce n'était pas la peur, c'était autre chose. La tristesse, Ronny se sentait toujours triste quand il était stone. Des fois, il regrettait d'avoir fugué, d'avoir menti aussi. Il s'auto détruisait. Mais là contre Jamie, il ferma les yeux, et il murmura:

Le ciel me chuchote des choses... il m'en veut pour tout ce que j'ai fait... j'ai fui pour ne pas finir comme eux et je suis comme eux... je suis tout seul.. j'aurais du être comme toi... mais toi tu seras diplômé et tu viendras danser sur ma tombe en souvenir de toi et moi...

Il délirait un peu mais pas tellement. Il sonnait comme des regrets et de la jalousie. Il la voulait sa troisième dose, pour venir achever tout ça et repartir dans sa phase de délire. Mais pas devant Jamie. Il faisait déjà trop misérable à côté de lui. Ronny ouvrait les yeux sur la réalité. L'océan et le ciel lui avait fait un beau cadeau en lui amenant Jamie. Mais Ronny n'en était pas digne.

Mon père m'a jamais cherché... ma mère non plus... ils sont trop stone pour ça... je me suis cassé à 16 ans.... j'en avais assez je voulais une autre vie.. mais cette vie je l'ai pas eu et je l'aurais jamais...

WE ARE THE STARS IN THE SKY
FEAT @Cyrius Byers
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Jamie le gardait contre lui, dans la sécurité de ses bras, sous les aveux d'un avenir à deux. Peut-être pour l'apaiser, peut-être... parce qu'il sentait que Ronny en avait besoin, et même lui-même, dans l'idée de pouvoir le retrouver quand plus rien n'allait. Le ciel me chuchote des choses... il m'en veut pour tout ce que j'ai fait... j'ai fui pour ne pas finir comme eux et je suis comme eux... je suis tout seul.. j'aurais du être comme toi... mais toi tu seras diplômé et tu viendras danser sur ma tombe en souvenir de toi et moi... A mesure que les mots s'élevaient, Jamie ne pouvait qu'en vouloir à cette drogue qui divaguait dans son organisme, qui semblait lui dicter des mots sombres... que même en manque il n'avait pas eu. Pas ainsi. Il serra les poings, contracta sa mâchoire dans la pénombre tacite des lieux, alors que Ronny continuait dans ses aveux, soufflant des paroles qui sonnaient comme l'explication d'un adieu. Mon père m'a jamais cherché... ma mère non plus... ils sont trop stone pour ça... je me suis cassé à 16 ans.... j'en avais assez je voulais une autre vie.. mais cette vie je l'ai pas eu et je l'aurais jamais... Mais putain, Ronny, arrête de dire que t'es tout seul ! Je peux être ta famille... je suis là, et j'ai pas l'intention de partir. JE t'ai cherché... sans savoir où te trouver ! Tu vas l'imprimer un jour... que je t'aime, que j'te laisserai pas. Jamais ! Et que tu vas l'avoir ton autre vie... avec moi. Il s'énervait contre sa peau, il étouffait sa colère contre cette saloperie de drogue qui lui faisait voir le monde à l'envers. Le souffle presque étouffé, comme l'impression d'avoir couru trop longtemps sans s'arrêter. Ils s'inventaient leur histoire d'amour, celle trop grandiose, trop absolue qui semblait chercher à ce qu'un dramaturge tel Racine y mette sa patte. Mais Jamie le serrait plus fort dans ses bras, comme la supplique de réaliser qu'il était là, que diplôme ou pas, il serait encore là. J'croyais pas au coup de foudre avant toi... murmura-t-il contre sa gorge, étouffant son souffle à même sa peau.

Il s'en voulait. Il s'en voulait de tellement de choses qu'il ne pourrait pas supporter. Jamie contre lui, qui s'évertuait à lui faire comprendre que jamais il ne l'abandonnerait. Et pourtant, son état lui faisait comprendre que Ronny, lui, pourrait très bien en finir. Il avait l'impression qu'il n'accomplirait plus jamais rien et que l'histoire du ciel et des étoiles était un foutu mensonge, destiné à lui faire comprendre qu'il n'arriverait jamais rien. Il était contre lui, pourtant. Il était contre Jamie qui lui murmurait des je t'aime inaudibles. Jamie qui le soutenait, tentait de le rassurer et de lui montrer un avenir un peu plus brillant. Mais il ne voyait rien, Ronny. Il ne voyait plus rien que sa dose supplémentaire qui l'attendait sagement au fond de sa poche. Il ne pouvait pas faire ça devant lui. Mais que pouvait-il faire? Ils étaient coincés, dans cet escalier, ce qui brisait tout espoir de Ronny à montrer à son petit ami, le rêve qu'il avait rêvé pour deux. Ce genre de situation angoissait le brun qui préféra rester silencieux. Juste pour apaiser le petit ami inquiet de le voir aller aussi mal. Ronny se détacha alors de Jamie et il murmura:

Je vais aller voir si on peut sortir en bas....

Fausse excuse, il voulait juste aller se shooter. C'était plus qu'une envie, ça devenait urgent et vital. Il ne voulait pas que Jamie s'inquiète. Il ne voulait pas qu'il le surprenne en train de se shooter. Ce n'était jamais beau à voir. Il prit sa veste et descendit les marches, se blottissant dans le coin le plus sombre de l'escalier. L'excitation de partir une nouvelle fois dans un monde meilleur le gagna. Il sortit sa dose, se prépara et se piqua. C'était tellement habituel, qu'il savait où piquer. Il se laissa alors glisser contre ce mur qui commença à changer . Le monde meilleur lui ouvrait les bras et Ronny s'en allait doucement ailleurs. Un peu trop loin cette fois-ci, peut être.

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FEAT @Cyrius Byers
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Il le gardait contre lui, son souffle perdu contre la gorge du brun, sans que celui-ci n'ait rien répondu. Ca l'inquiétait, Jamie, parce qu'il voulait qu'il prenne conscience qu'il était là, qu'il serait là... Mais déjà Ronny se détachait de lui, soufflant un Je vais aller voir si on peut sortir en bas.... OK... murmura Jamie en retour, il allait revérifier la porte de son côté, histoire de voir si quelque chose avait changé. Il le laissa donc s'éloigner, tandis que lui retentait d'actionner la poignée sans succès. Du moins, jusqu'à ce qu'elle cède, laissant la lumière du hall se glisser dans l'interstice. Il retenta le bouton, qui fit s'allumer l'ampoule des escaliers. Il lâcha la poignée, la porte qui se refermait déjà, tandis que Jamie descendait les escaliers pour rejoindre Ronny. C'est bon, on peut monter, c'est ouv... Les mots étaient morts à ses lèvres, alors que ses yeux englobaient la scène rapidement. La seringue, le corps ratatiné de celui qu'il aimait, il s'avança rapidement, sans prendre la peine de réfléchir. Ronny ? Pas de réponse, et ses doigts s'emparèrent de ses épaules pour le secouer. RONNY ! qu'il cria, tentant de le faire émerger. Pas assez. Pas suffisamment. Putain m'fait pas ça ! gronda-t-il, laissant la colère prendre le pas sur l'inquiétude, cette peur qui pourtant l'empêchait de respirer calmement sous les battements déchainés de son cœur. RONNY PUTAIN DE MERDE ! Il avait l'impression de perdre pied, pourtant, son premier réflexe fut de prendre son téléphone et d'appeler les secours. Putain, venez vite, mon p'tit ami a perdu connaissance... je sais pas, j'crois qu'il a pris de l'héroine... On est au 555 california street... dans les escaliers du parking... on était... on était coincé... je... ouais... je raccroche pas... steplait... putain m'laisse pas... souffla-t-il en laissant perler la première larme, traitresse des émotions qui le dévoraient, alors qu'il le tenait contre lui, ses doigts crispés sur sa peau, pour percevoir son cœur, si faible. Plis. Ploc. Vague écho dans l'escalier. Les secondes au ralentis, l'impression que rien ne va assez vite, et leur arrivée, enfin. Écartez-vous. Le premier mot perceptible, alors qu'il se tenait à côté, qu'il les voyait s'affairer, l'écho lointain d'une autre sirène. Rien à foutre. Les réponses monosyllabiques. Le faux nom soufflé. Alors qu'il partait finalement avec eux. Comme dans un rêve. Comme si le monde voulait plus s'arrêter de tourner. Il ne sut même pas comment il avait fait pour arriver dans le couloir de l'hôpital, à remplir un putain de dossier pour Ronny... non, Jamie Claymont. Pour l'assurance. Pour pas que sa mère pète un plomb. Alors il mit Daniel, et toutes les informations le concernant. Puis ce fut le fauteuil dans la chambre après qu'on lui ait dit qu'il était hors de danger. Lui, recroquevillé dessus, et le silence... clairsemé du bruit régulier du moniteur. Le cœur de Ronny. Bruit rassurant qui laissa ses paupières tomber sur ses yeux rougis.

» could it be any harder (feat jamie)
» JAMIE JENKINS - Don't wanna be the parenthetical, hypothetical