then you'll know why storms are named after people (lolita)

then you'll know why storms are named after people

Salie. Tu t’étais sentie salie à la seconde où tu avais ouvert ce mail. Pas parce qu’un homme avait pris des photos de toi nue, non, t’étais pas si prude pour en faire une affaire d’état. Mais parce qu’il voulait s’en servir contre toi. Parce que ce corps, qu’il avait pu chérir, embrasser, caresser et photographier, il voulait maintenant s’en servir pour te faire chanter, pour t’attirer, pour que tu reviennes. Tu savais pas trop, il avait rien écrit, pas un mot. Juste ces photos. Ces photos qui pourraient détruire la carrière de ton mari, ton mariage. Comment il pourrait être élu maire un jour si ces photos sortent. Comment il pourrait te pardonner de détruire son rêve. Puis si seulement il n’y avait que ça. T’étais tellement pas la femme parfaite, Lola. Tout te revenait soudainement en tête, comme si tu te rendais compte uniquement maintenant que t’étais peut être en train de tout foutre en l’air. Et ce dont t’avais le plus peur, le retour de Marius, était sans doute sur le point d’arriver. Votre relation avait été si chaotique, si destructrice pour toi. T’avais rencontré tes copines quand t’étais en instance de choisir Alex, de quitter Marius. Enfin de le fuir. Il t’avait coupé du monde, coupé de tout. Il avait détruit ta confiance en toi. Il t’avait réduite à néant. Alex t’avait aidé, c’est vrai. Mais les filles aussi, beaucoup. Elles, elles savaient. Tout ou presque. Alex il savait rien. Sans doute pour ça que, ce jour là, après avoir reçu ce mail t’étais rentrée chez toi, abandonnant ton boulot ta sœur était passée, puis repartie – et tu ne te voyais pas restée seule, attendant Alex qui ne rentrerait pas avant plusieurs heures. Rester seule c’était cogiter, te poser mille questions, devenir folle. Pleurer comme tu savais si bien le faire. Non, te fallait bouger.
C’est comme ça que tu es atterrie dans ce bar, où Greta t’avait vaguement dit qu’elle jouait ce soir là. T’avais juste besoin de l’entendre, de la regarder. Tu t’es laissée emporter par sa voix, sans lui dire que t’étais là, puis emportée par les verres, toujours si pleins. aussi pleins que ton chagrin, ce soir là. Tu le sentais, que t’étais plus vraiment toi-même. Habituellement, t’aurais fait de grand signe à ta copine du fond de la salle, tu l’aurais applaudi de toute tes forces à la fin de sa scène. Mais là rien, le néant. Tu savais qu’elle viendrait au bar, qu’elle te verrait. T’attendais. T’entends vaguement qu’elle arrive, qu’elle t’appelle, qu’elle se commande un verre. « t’étais magnifique ce soir .. comme toujours » tu lui dis en la prenant dans tes bras. Tu lui avais toujours trouvé un talent fou. T’avais sans doute beaucoup trop besoin d’affection, de contact, comme un bébé en manque d’amour. « Greta je .. je sais pas comment je vais faire. » ton visage, ce soir, est sans doute ravagé par la tristesse, les larmes, l’alcool, tout à la fois. Vaut sans doute mieux pas que tu te regardes. Vaut sans doute même pas que qui que ce soit te voit, à part greta. Mais personne ne s’intéressait à toi. T’étais restée invisible. Si seulement tu pouvais vraiment l’être. . « tout .. tout va redevenir comme avant .. il va me refaire devenir folle .. putain j’veux plus être comme ça greta, j’veux plus .. » te mettre dans un état comme ça, pour des photos, était sans doute, d’un point de vue extérieur, excessif. Mais tu savais ce qu’il t’avait fait endurer, et ce qu’il allait recommencer à faire. Tu savais que t’étais toujours sous son emprise. Et que si t’étais pas la femme parfaite avec Alex, c’était pas un hasard.

@Greta Sargent

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Tu sais pas vraiment pourquoi t’avais eu besoin d’aller écouter Greta, ce soir là. Et de laisser l’alcool te tenir compagnie. C’était pas vraiment ton genre, sauf quand toi et tes copines picoliez un peu trop, ensemble. Mais tu buvais rarement seule. Jamais même. Greta le savait. mais ça te paraissait tellement simple d’oublier, comme ça. Quoi que ça avait pas l’air de marcher. T’étais toujours aussi mal. Ton chagrin il se noyait pas, il flottait. A la surface, intact, et il te restait bloqué dans la gorge. Il voulait pas te laisser, même pour une soirée. Puis quand tu la prends dans tes bras, ça te soulage tout d’un coup. Mieux que dix verres. Cette chaleur humaine. Cette amour qu’elle avait à te donner. Tu l’aimais trop, cette nana, depuis que tu l’avais rencontrée. Sans doute celle de qui tu étais le plus proche, parmi les filles, sans doute aussi la plus torturée, donc elle qui te jugeait le moins, celle qui te comprenait le plus, peut-être. tu ne fais qu’acquisser quand elle te demande si c’est marius. Elle le sait. Y’a que lui, pour te mettre dans cet état. Y’a toujours eu que lui. depuis trois ans en tout cas. Avant y’en avait eu d’autres. T’avais jamais eu de chance, ou jamais été vraiment heureuse en amour. ils t’avaient tous plus ou moins brisée. Mais marius. Lui. il t’avait comme volé ton identité, ton âme, qui tu étais. Il t’avait éteinte, et simplement rallumé pour lui, quand il le voulait. T’étais plus la même Lola, t’existais plus que dans ses bras. c’est ce que tu croyais. « y’aura jamais de solution... » tu en es convaincue. Tant qu’il voudra jouer avec toi, il le fera. Tant qu’il le fera, tu seras à lui, à sa merci. C’était terrible à dire, mais c’était comme ça. T’avais essayé de te défaire de son emprise, pendant toute cette année, mais il avait suffit d’un mail pour tout te rappeler. T’étais fragile, tout était encore en toi, en pause, en attente de lui, de ses choix. Et ça te faisait tellement mal, d’être comme ça. Tu la suis quand elle t’emmène aux toilettes. Tu la suis, sans vraiment savoir où tu vas, et où tu veux aller. Et si tu veux aller quelque part. ou si tu ne veux pas juste rester là, assise, à boire. Tu sais pas, tu sais plus. D’ailleurs, t’es même plus certaine de savoir où tu es. Et qui tu es. « c’est les .. les photos .. » t’es là, assise dans les toilettes d’un bar. Saoule. Ta meilleure copine sobre ou presque. Le monde à l’envers. Ça aurait du être toi à sa place, lui demandant si ça allait, si elle avait besoin de toi. Tu te sentais encore plus nulle, misérable, d’être comme ça. Puis t’arrivais même pas à parler, tu savais pas si t’en avais envie. Ces photos de toi nue qu’il avait prise, toutes ces photos, t’en avais parlé à personne. Parce que c’était pas important. Parce que tu te disais que ça resterait privé, pour toujours. « si alex les voit .. et même ma famille … mon boulot ..  » alex ne deviendrait sans doute jamais maire de la ville, avec des photos nues de sa femme placardées partout dans la ville. On te traiterait de salope, de traînée. Tu trouverais sans doute même pas assez d’endroits pour te cacher. « je suis nulle Greta. Je fais n’importe quoi. Je gâche tout. » tu pourrais continuer comme ça des heures. Parce qu’en plus de ces photos, si alex apprenait que tu le trompais, qu’est-ce que tu deviendrais ? t’étais dans une impasse, parce que t’étais foutue, d’un côté comme de l’autre. Tu pouvais pas trouver des solutions à tous tes problèmes. Si déjà y’en avait une pour un seul.

@Greta Sargent