bad karma.

il fait chaud. c'est étouffant. l'orage approche, paraît-il. alors tu as envie de te presser, de retrouver ton cocon, afin de dessiner. de te perdre dans ton art. tu es inspirée. et lorsque l'horloge de ton ordinateur tourne, et que dix-sept heures s'affiche, tu t'élèves aussitôt. impatiente. écouteurs dans les oreilles. la journée dans ses bureaux étouffants se termine. tu salues brièvement ton patron de la main, ainsi que tes collègues. et tu te sauves. ils se rendent tous à cette fête, sur les toits de l'immeuble. sans toi. tu dois terminer un projet pour ton école. un portait, en couleur, et en peinture. tu te presses. atteignant rapidement l'ascenseur te menant jusqu'à la réalité. une autre personne s'y trouve. un sourire pour la saluer. tu te colles contre la paroi du fond. tu fermes tes paupières. et lorsque tu les rouvres, tu comprends aussitôt. l'obscurité saisissante. le silence. tu enlèves tes écouteurs, éteins ta musique. panne d'électricité ? que tu demandes doucement à ta partenaire d'ascenseur. tu esquisses une petite grimace. tentes d'appuyer sur le bouton d'urgence, mais rien ne se produit. super. tu regardes furtivement l'écran de ton téléphone, tu ne possèdes évidemment aucun réseau dans cette cage réduite. pouvant accueillir huit modestes personnes. tu joues avec le coin de ta lèvre. tu te laisses glisser contre la paroi, posant tes fesses au contact du sol frais. nous n'avons plus qu'à attendre que quelqu'un se rende compte de notre disparition. que tu souffles, presque amusée par la situation. il t'en faut beaucoup plus pour commencer à paniquer. tu préfères respirer, te canaliser, et attendre.