déchirure. (minhia #2)

les cernes sous les yeux, le regard vide, il ressemble à un cadavre minho. depuis c'qu'il s'est passé avec toni, c'est le bordel dans sa tête. un mois. un putain de mois que ses messages sont sans réponses. un putain de mois que ses appels sont filtrés, sont snobés. il en peut plus, y'a tout qui se déchire en lui quand il y pense, y'a cette douleur dans ses entrailles, y'a le manque qui devient insupportable. et minho, y'a des moments où quand il en peut plus, il en peut plus. « merde sofia, attache-toi ! » la voix qui se lève. y'a eu ce moment terriblement gênant, et au final, ils en ont jamais vraiment reparlé. il a inventé une excuse quand toni est parti, elle y a cru, puis avec la fièvre qu'elle avait il sait même pas si elle s'en souvient. mais entre temps, y'a eu tellement de choses. l'problème vient du faire qu'au centre aéré, ils sont en train de parler de la famille, en train de créer un sorte d'arbre généalogique. et qu'est-ce qu'on peut dire quand on connaît pas vraiment ses parents ? minho élève sofia depuis qu'elle est bébé, ça a toujours été comme ça parce que papa et maman étaient toujours trop occupés. ils sont mort quand elle avait trois ans, l'âge où le gosse commence à avoir de la mémoire, toutes ces conneries. alors comment faire quand le seul modèle parentale à mettre dans la case des parents, c'est minho ? et peut-être qu'le pire, c'est qu'en plus sofia est devenue une gosse à être... méchante. à cause d'un sujet trop sensible, elle s'est recroquevillé sur elle-même, et à cause de minho et de ses problèmes, il n'a pas vraiment fait attention à l'état de bien-être de sa petite soeur. « t'es même pas mon père. » cette phrase, c'est la première fois qu'il l'entend. la gosse est de plus en plus en train de repousser minho, mais ça... c'est trop violent pour lui. y'a les larmes qui montent aux yeux, mais il se retient. il a b'soin de toni, d'être contre elle, il veut juste ça. oublier tout ; se sentir bien. « j'suis ton grand frère, c'est exactement la même chose. » le ton est froid, la gosse se tait et il fini par réussir à l'attacher sans trop broncher. ils en ont pour vingt minutes de trajet, ils en ont l'habitude. y'a du monde en plus ce soir sur la route, ça promet d'être extrêmement long bordel.
alors quand il s'attache à son tour et qu'il fait gronder le moteur, il met la radio pour apaiser les tensions. il a pas envie de faire des efforts parce qu'il est extrêmement blessé pour le coup. « pardon. » qu'il entend derrière lui, mais il répond pas. il se contente simplement de baisser le son, au cas où. et visiblement, il a raison. « pourquoi papa et maman ils sont morts ? » c'est presque trop étrange. mais y'a la voix triste de sofia qui lui brise le coeur. il connaît sa soeur ; elle peut se mettre à chialer à tout moment. « ils ont eu un accident de voiture mon coeur... » il se souvient encore de cette journée ; pire, il a même pas pleuré une goûte. parce que pour lui... c'était même pas des parents. « et moi j'vais mourir un jour ? » il se perd presque dans ses pensées, pour le coup. « et tu m'aimeras plus comme eux ? » wow. son coeur se brise encore plus. « mais non mon coeur, toi t'es ma princesse. mourir c'est pour les vieux, t'es une enf- putain ! » il s'exclame, y'a une voiture qui essaye de le doubler, qui force, et il sait même pas comment faire pour limiter l'accident. il passe l'type, il est tremblant minho. « putain. » il regarde dans son rétro, y'a sofia qui chiale, c'est beaucoup trop. « sofia pleure pas, j'suis là... » il tourne son visage quelques secondes vers elle. la seconde d’inattention sûrement. l'feu qui passe au rouge au moment où minho passe. le camion sur la droite qui arrive à pleine vitesse. puis là, il sait plus trop. d'toute manière, il est déjà inconscient.

un mois. un mois, toni. ça fait un putain d'mois que t'as pas vu minho. et t'es que l'ombre d'toi même, maintenant. les vidéos sur ta chaîne youtube ont commencé à se faire plus espacé, bien plus lointaine, au point que l'évolution des abonnements a commencé à baisser. ton travail est plus bâclé, tu fais moins attention au montage. t'es désagréable, irascible. t'as des cernes d'pandas, c'est atroce, tu sais juste plus quoi faire. et chaque fois que son nom s'affiche sur l'écran d'ton téléphone, t'as les larmes qui t'montent aux yeux, t'as l'souffle rapide, les souvenirs de cette nuit-là qui remonte à la surface, et t'ignores. t'as honte, dans un sens. t'as peur, aussi. tu t'sens mal, pour sofia. t'imagines pas l'image qu'elle a de toi, maintenant. elle a cinq ans, bordel, toni, comment t'as pu oublier qu'elle était là ? malade, qui plus est ? il était évident qu'elle pouvait descendre à tout moment, vous trouver à tout moment. putain. t'es vraiment conne, quand tu t'y met, tonia. et ça t'brise l'cœur, d'repenser à ce soir-là, alors chaque fois qu'les souvenirs d'ton meilleur ami pointent l'bout d'leur nez, tu te dépêches d'les occulter, les oublier, et tant pis pour la déchirure d'ton cœur, tant pis pour ton sourire disparu. tu peux juste pas faire autrement, sinon tu risques d'imploser, et personne a envie d'voir ça, hein ? même ash et ronny sont un peu moins chiants avec toi. surtout ash, en fait. parce que ronny reste ronny, et tu lui en voudras jamais pour ça. mais aujourd'hui, ash et toi avez passé la journée dans l'canapé, toi blottis contre lui, des films défilant sur l'écran de télévision sans que vous y fassiez réellement attention. ça t'permettait d't'occuper l'esprit, et d'te sentir accompagnée. t'étais un peu moins seule. il a pas essayé d'te faire parler, il a pas essayé d'te forcer à dire quoique ce soit : non, ash a juste été là, il a juste été ash, et t'avais bien trop besoin de ça. pourtant, malgré l'ton agréable d'la journée, t'avais ce foutu pressentiment. il te tordait l'estomac, tu l'savais, tu l'sentais, il allait se passer un truc. c'était impossible autrement. et c'est lorsque ton téléphone a sonné que l'angoisse s'est aggravé. tu t'revois te redresser dans le canapé, reconnaître le numéro de l'hôpital mais ne pas y faire attention, décrocher, entendre le médecin. les larmes qui brouillent ta vue à mesure que t'écoutes ce qu'on te raconte. l'souffle qui s'coupe quand tu raccroches. et tu décroches pas un mot à ash, tu t'retrouves à foncer dans ta chambre. vite, attraper ce dont t'as besoin. veste, sac, tu fixes tes clés de voiture quelques secondes, mais le terme "accident de la route" résonne dans ta tête, et t'abandonnes. tu prendras l'bus. l'trajet te paraît interminable ; tu te retrouves à déverrouiller ton téléphone toutes les cinq secondes afin de voir l'heure qu'il est. enfin, tu passes la porte de l'hôpital, et tes pas te mènent droit vers l'accueil. bonjour, madame, je... je viens voir minho et sofia feels. on... on m'a appelé, je, ils ont eu un accident de voiture ? t'es déboussolée, les informations se battent dans ton crâne. tu sais pas si c'est grave. tu sais pas si ça va aller. t'espères, juste, bêtement peut-être. oui, minho feels... troisième étage, mademoiselle. il faut que vous passiez voir le médecin, avant. cette phrase t'inquiète. pour plusieurs raisons. pourquoi aller voir le médecin ? pourquoi seul le nom de minho a été prononcé ? l'ascenseur semble, lui aussi, prendre une plombe a monter jusqu'au troisième étage. mais dès que t'en sors, les larmes se mettent à rouler contre tes joues. t'avances, cherche un médecin, enfin le trouve. discute, quelques minutes. de l'état de minho. de l'état de sofia. le couperet tombe. ton cœur se brise. tu fonds en larmes, un peu plus encore. les sanglots sont violents, et il te faut de longues minutes pour que tu te remettes un minimum. t'acquiesce en l'entendant, détale en direction de la chambre de minho. comment tu vas pouvoir lui dire ça, bordel ?

au moment où le camion a transpercé la bagnole, minho n'avait qu'une seule chose en tête ; sofia. pourtant il n'a pas eu un réflexe, le camion a d'abord foncé côté sofia, et c'est le seul souvenir qu'il a. sa tête a tapé contre la vitre, il y a eu une explosion de verre, mais il se rappelle de rien d'autre. pourtant, tout ça a provoqué un bouchon immense, tellement immense que les pompiers ont eu beaucoup de difficulté à traverser pour atteindre les feels. parce que le chauffeur du camion lui il a rien, rien du tout. y'a la panique par la suite, quand il reprend conscience, il arrive même pas à assimiler où il est. il a mal, mais ça le lance de partout qu'il a l'impression que c'est quelque chose de tout à fait normal. on lui parle, il entend des "monsieur, vous m'entendez ?" oui, il entend, mais répondre il sait pas faire. peut-être que c'est le choc ? peut-être qu'il a simplement l'impression d'être dans un vilain cauchemar et qu'il attend simplement de se réveiller. il sait pas, il sait rien. "faut qu'on les dégage de là ! la môme va pas tenir." môme. sofia. c'est la seule connexion qu'il arrive à faire, le seul lien. ça le fait paniquer. il ouvre la bouche, essaye de prononcer le prénom de sa petite soeur. « sof'... » c'est trop bas, il arrive pas à articuler. la personne qui s'occupe de lui essaye de le refaire parler, veut comprendre, mais les yeux de minho sont lourds et il arrive pas à tenir. "il fait un arrêt, on grouille !" il se souvient plus de rien minho. c'est sofia, sofia, sofia, toni, et le noir.
ambulance, deux feels dans un état chaotique. l'problème c'est que des deux, y'en a un qui a pas tenu jusqu'à l'hôpital. et sans l'savoir, minho a pas seulement mis la vie de sa petite soeur en danger, il vient simplement de la tuer. c'était un accident, il a vraiment pas fait exprès, y'a sofia qui chialer, il supportait pas ça putain. il voulait pas, juste pas ça. il est pas prêt à l'entendre.
l'réveil. la phase la plus difficile dans sa vie jusqu'à aujourd'hui. plusieurs blessures, un traumatisme crânien, plusieurs côtes blessés, et un bras complètement explosé. des séquelles qu'il est pas prêt d'oublier. il était en danger vital quand on l'a transporté, mais son état s'est stabilisé, il s'est simplement... réveillé plusieurs heures après. sans trop savoir où il est sur le coup, en explosant en sanglots par la suite.

quand t'arrives devant la porte de la chambre, t'as un mouvement de recul. ta main s'est posée sur la poignée, mais tu te sens incapable de l'actionner. parce que sofia est morte. sofia est décédée. et tu vas devoir annoncer ça à minho. que t'as pas vu depuis un mois. concrètement, tu t'en fiches, de pas l'avoir vu depuis un mois, tu t'en fiches, des problèmes qu'il y a eu, d'la dernière fois qu'vous vous êtes vu. ça a plus d'importance. parce que minho aurait pu mourir, et que tu l'aurais perdue, bêtement. t'aurais perdue ton repère, t'aurais juste pas supporter. mais devoir lui annoncer le décès de sa petite sœur, c'est une épreuve que tu veux pas affronter. ça te brise déjà le cœur, à toi. mais sofia était la seule famille qu'il lui restait, la seule personne qui était relié à lui par le sang. déjà quand ses parents sont décédés, il a fallu être là, veiller jusqu'à pas d'heure, s'occuper d'lui, quoiqu'il se passe, de sofia, aussi. mais maintenant que même elle est partie, t'as bien trop peur des conséquences que ça pourrait avoir sur ton meilleur ami. tu penses même pas à c'que toi tu peux bien ressentir, oui t'es achevée, oui tu vas probablement pas t'en remettre. mais c'est lui, le principal, et tu feras tout pour qu'il aille bien. alors tu finis par entrer dans la pièce, après avoir inspiré à fond. et le spectacle qui t'y attend te paralyse pendant quelques secondes. minho est entubé, il a l'air d'un zombie. alors tu refond en larmes. sans pouvoir y faire grand chose. et tu t'avances vers lui, il est réveillé, ça te soulage. t'assois à ses côtés, attrape sa main, porte celle-ci à tes lèvres. y dépose un baiser. minho, minho, j'suis tellement désolée... et tu sais pas pourquoi tu t'excuses. est-ce que c'est parce que tu l'as fuis bêtement pendant le mois précédent, ou parce que tu vas devoir lui annoncer le décès de sa sœur ? t'en as aucune idée. mais t'as ce besoin de t'excuser. surtout en l'voyant ainsi, en train d'pleurer. parce que tu l'as jamais vu pleurer. ça aussi, ça t'bouleverse. les.. les médecins, ils ont dit que t'étais chanceux. qu't'avais probablement un ange gardien, une connerie comme ça... ta voix est tremblante, t'es même pas sûre qu'il comprenne tes mots à travers tes larmes. l'terme d'ange gardien t'fait légèrement rire ; mais c'est plus nerveux qu'autre chose, comme une manière de dédramatiser la situation.

adulte paumé. il se sent pas bien, chiale parce qu’il sait pas exactement comment réagir. c’est la première fois qu’il verse des larmes et c’est vraiment pas une blague. quand il était gosse il chialé pas, il savait attendre et pourtant il se souvient à quel point ça pouvait être long avant qu’un de ses parents se rend compte qu’il était affamé. quand il tombait, il se relevait. même quand son histoire d’amour s’est terminé il a pas versé une larme. pourtant il était complètement brisé, se sentait très vide, peut être trop d’ailleurs. c’est là où il se rend compte qu’il n’y avait que toni pour lui permettre de passer à autre chose. quoi qu’il s’est passé, c’était toujours elle à sa façon qui arrangeait les choses. c’est juste le coup de trop. les douleurs sont insupportables, il se sent terriblement mal et il essaye de parler, communiquer mais il n’y arrive même pas. y’a un truc qui est enfoncé dans sa gorge, lui brûle son œsophage. minho essaye d’appeler sofia, de comprendre ce qu’il se passe parce que même s’il se souvient de l’accident, le reste c’est tout autre chose. il est incapable de décrire les étapes de chaque chose, de les détailler. il arrive pas à bouger, entend des mots, il reconnaît cette voix. y’a un sentiment inexplicable. elle est là. il sait pas trop comment elle a su qu’il était là, il sait pas si elle est au courant de certaines choses. « j’ai tellement mal... » sa voix qui est brisé, il arrive à calmer les sanglots, laissant les dernières larmes qui coulent le long de son visage. il a mis énormément de temps à prononcer cette phrase, puis de toute manière un médecin arrive par la suite. peut être qu’elle a prévenu quelqu’un ? il en sait rien. on lui enlève ce qui lui nique complètement la gorge, lui passe un verre d’eau pour qu’il puisse s’hydrater à nouveau. il est paumé. y’a trop de bandages. y’a trop de douleurs. et il essaye de réfléchir, de comprendre ce qu’il s’est passé mais il y arrive pas. ça lui lance le crâne. il regarde toni, il voit un peu trouble. on a sûrement du lui enlever ses lentilles. ça craint tellement bordel. « sofia ? elle est où ? » il arrive à demander sans trop savoir à qui il s’adresse. la panique dans sa voix, elle tremble à nouveau tout comme son corps entier. parce qu’à ce moment précis il le sent pas minho, pas avec cette douleur qui lui fait tellement mal au bide.

t'as sa main dans la tienne et son contact te rassure. parce que quand t'as eu l'appel, t'as paniqué. t'as même pas su dire quoique ce soit à ash, t'as même pas su dire quoique ce soit à qui que ce soit. en fait, les mots te manquent, tout simplement. tu voudrais lui expliquer, lui poser des tas de questions, quels souvenirs il a ? qu'est-ce qu'il s'est passé ? le médecin t'as expliqué, sans entrer dans les détails. ils ont été percutés par un camion, d'accord. la voiture est à la casse, bon. sofia n'a pas survécu. ça s'bat en boucle dans ta tête, suffit à te faire perdre un peu plus tes moyens. t'entends minho prendre la parole, s'plaindre qu'il a mal, et tes yeux se relèvent vers lui, évidemment qu'il a mal. ça s'voit, pas besoin de savoir le diagnostic exact. l'choc a dû être bien rude pour qu'il finisse dans un tel état, d'ailleurs. mais tu veux pas en savoir trop, tu veux pas savoir ce qu'il a vécu, ce qu'il a traversé. tu voudrais tout, sauf que cette journée ai lieu. évites de parler, il faut que tu te reposes. qu'tu lâches, alors que le médecin lui retire l'tube qui lui encombre la gorge. tu t'sens obligée de détourner les yeux, t'arrives pas à le regarder trop longtemps, ça t'fait bien trop d'mal. puis y'a la question qui est lancé. sofia. où est-elle. ça suffit à déclencher tes larmes à nouveaux, quand tu l'entends demander après elle. c'est une réponse assez équivoque, déjà, en soit. ton doigt glisse sous tes yeux, essayant par ce geste de canaliser le flot qui s'échappe d'tes pupilles. t'essayes d'reprendre ton souffle, t'essayes d'pas fondre à nouveau, il faut que tu le dises. elle... elle a pas... tu sais même pas comment finir ta phrase, ta voix est trop tremblante, les larmes trop présentes. t'as jamais pleuré comme ça, tonia, mais c'est trop d'un coup. beaucoup trop pour toi. j'suis désolée, minho. qu'tu finis par souffler, dépitée. tu peux rien dire d'plus. t'es pas certaine qu'il veuille en entendre plus, de toute façon.

ce sentiment désagréable de sentir cette chose qu'on lui retire de la gorge. il comprend vraiment pas ce qu'il lui arrive, cherche à avoir des explications sans réussir à en avoir. le médecin a pas l'air de vouloir lui expliquer grand chose, il est juste là à vérifier l'état de minho alors que lui il est complètement paumé. il demande des nouvelles de sofia, parce qu'il n'y a qu'elle dans sa tête. le truc c'est qu'il comprend qu'il y a quelque chose. peut-être que s'il avait fait plus attention à l'expression de son visage, il aurait compris. au fond, il sait ce qu'il est en train de se passer. l'état de toni est bien trop inquiétant et lui... il veut pas y croire. tout, mais pas ça. l'truc c'est que c'est trop douloureux là. il veut pas perdre la dernière, et la seule personne qui lui reste de sa famille. pas cette gosse bordel. « non, non, non. » il murmure, la voix qui vrille, les larmes qui coulent à nouveau. il commence à paniquer, à suffoquer, il veut pas ça et peut pas le supporter. c'est la première fois qu'il se permet de verser des larmes ; il a jamais été comme ça minho. il a toujours pris sur lui, mais entre les coups, les maux, la perte... comment on fait pour réussir à survivre face à tout ça ? il peut pas, c'est trop douloureux. « tu mens ! » parce que c'est plus simple de croire à des mensonges que de croire à une vérité qui lui brise bien trop le coeur. non, pas possible, hors de question. il commence à se débattre, à paniquer, y'a tout qui s'emballe et il le sait. mais minho il veut juste un truc, fuir ; retourner en arrière, oublier.