all 'cause you love, love, love when you know i can't – w/ cal

elle se souvient de la conversation; le portable à l'oreille et les mains perdues dans les casseroles, un peu désespérée de préparer des pâtes mangeables pour loelia qui était venue passer la soirée à l'appartement. elle se souvient de l'invitation, de sa voix détendue au bout du fil lui proposant de se revoir. et c'est sans doute là qu'elle a disjoncté, que les rouages et les boulons se sont tous déconnectés, que tout a dérapé – quand elle a entendu son ton posé, le sourire dans sa voix, elle n'a pas pu s'en empêcher: elle a dit oui. elle lui a dit, bien sûr. elle lui a dit qu'elle adorerait, que ce serait sympa, qu'elle n'a pas l'habitude de faire des choses comme ça. et ce n'est qu'une fois face à son armoire, le jour j, qu'elle se rend compte de la terrible erreur. alma ne fait pas dans les rendez-vous galants. et ce n'est pas seulement parce qu'elle déteste les sorties formelles, non, c'est surtout qu'alma ne fait pas dans les relations amoureuses.

elle n'est pas voleuse de temps ou créatrice d'espoir, nieves. elle ne promet rien. elle embrasse et elle s'offre, toujours, parce qu'elle a le goût du sacrifice, parce qu'elle aime donner surement plus qu'elle aime recevoir. mais y'a quelque chose qu'elle exècre dans les promesses inachevées, celles qui ne se gardent pas. quelque chose qui la terrifie dans ces histoires d'amour où on vous promet de garder un oeil sur votre coeur et qu'on le piétine à la première occasion. et peut-être que c'est juste de finir comme lola qui la terrifie, d'être persuadée d'avoir fait le mauvais choix alors qu'elle a le bonheur juste là, au bout des doigts. ou pire encore, finir comme ariadna: à regretter une vie qu'elle aurait pu avoir tout ça parce qu'elle a donné une chance à un amour qui ne la méritait pas.

alma, elle aime les nuits sans lendemain, le goût de l'urgence, l’honnêteté des rapports éphémères. alors dire oui – dire oui, c'est un peu comme se dire non. c'est taire tous les souvenirs peu glorieux et les nuits d'étoiles. c'est ignorer tous les baisers volés et les numéros qu'elle n'a jamais appelés. c'est faire comme si. mentir. se cacher. l'idée est idiote, pourtant, parce que cal sait. c'est comme ça qu'ils se sont rencontrés, après tout: alma qui voulait du bon temps et cal qu'elle a charmé immédiatement. les sourires, l'alcool dans le sang, aucune promesse, juste du plaisir, un peu de douceur, quelques heures de discussion et beaucoup de baisers entre le bar où ils se sont rencontrés et l'appartement d'alma où elle comptait l'amener. il savait qu'elle ne comptait pas vraiment le revoir, parce qu'elle lui avait dit dès que ses doigts avaient glissé entre les siens.

et pourtant. " north beach? " qu'elle s'entend demander au conducteur après près de dix minutes de silence, parce qu'alma est nerveuse, parce qu'alma est tellement hors de sa zone de confort qu'elle n'est même pas sûre de savoir comment y retourner après ça. mais il suffit de se tourner vers cal pour laisser un léger sourire prendre l'assaut de ses lèvres. " si tu as prévu de la bolognaise, on risque d'avoir un problème. " yeux perdus maintenant sur le crop-top blanc à bretelles qu'elle a enfilé, un compromis entre ses habituelles robes de soirée à peine décentes et... bon. il se trouve qu'alma ne fait pas vraiment dans les vêtements longs et amples. jean et crop-top avec talons hauts, c'est à peu près le plus sage qu'elle ait pu trouver pour un rendez-vous galant où elle n'est pas censée retirer ses vêtements à la fin de la soirée. ( bien que l'envie ne manque pas, cal a été plutôt clair sur le sujet en l'invitant au beau milieu de la journée. )

@cal miller

ALL 'CAUSE YOU LOVE, LOVE, LOVE WHEN YOU KNOW I CAN'T

outfit | Il faut bien avoir en tête que Cal n’est pas le gars le plus calé qui soit quand on en vient à la gente féminine, enfin au-delà de la théorie. Alors bien sûr il (a) écrit ces supers bouquins aux histoires d’amour toutes plus belles et épiques et tout ce que vous voulez les unes que l’autres, mais comme je viens de dire : théorie. Entre ça et la réalité, il y a un pas énorme. Un pas que le gauche et timide sur les bords Cal n’a pas spécialement l’habitude de franchir de façon régulière et encore moins dans ces circonstances.
Parce que oui, faut remettre un peu les choses en contexte et rappeler la rencontre pour le moins inhabituelle des deux. Cal il ne fait pas dans les one-night stands, c’est… comme ça. Lui c’est un peu plus un traditionnel qui apprend à connaître, fait des rendez-vous, (tente de) établit une relation. Sauf que ce soir-là il a vu Alma s’avancer vers lui (cette démarche) et il se rappelle son cerveau faisant immédiatement le rapprochement avec l’une de ses ensorceleuses mythiques. Après ça, il n’était plus en mesure de réfléchir de façon cohérente, noyé dans les yeux sombres de la jeune femme, dans ses paroles, dans ses baisers, il était foutu.
Au final, il se demande encore si l’interruption a été son salut ou sa perte. Dans tous les cas, ç’aura été la chance de recommencer à zéro, correctement (selon ses critères) en commençant par un rendez-vous. Parce que oui, si vous demandez à Cal, Alma c’est définitivement le genre de femme qui mérite qu’on se donne du mal et qu’on fasse les choses bien (non pas qu’il ne pense pas que tout le monde mérite ce genre de traitement, mais voilà quoi). D’ailleurs son neveu rigolait bien (le petit traitre) en le voyant galérer et répéter nerveusement, Cal, ce qu’il comptait dire à Alma pour la convaincre. Parce que, franchement, il s’attendait à devoir sortir les rames et tous les arguments possibles pour amener la belle à accepter (elle avait, après tout, été assez claire sur ce qu’elle attendait de leur soirée), sans compter le fait de trouver le bon contexte et lieu et moment histoire d’envoyer les bons signaux cette fois. Vous avez dit overthinking ?
Donc oui, on ne fera pas de commentaires sur le petit cri de victoire de Cal ou encore les yeux levés au ciel de Dustin une fois le téléphone raccroché. Inutile quand on voit le sourire que l’écrivain est incapable de retenir au sous-entendu induit par les paroles d’Alma et son haut bien trop immaculé pour le repas qui les attend, ce genre de sourire qui fait plisser le coin des yeux. « Promis, pas de bolognaise au programme ! » Et il lui tient alors la porte d’entrée (il a des manières excusez-vous !). Papà Angelo, du nom de son fondateur et principal cuisinier encore maintenant, c’est certes un petit restaurant, mais indéniablement la référence qualité si vous posez la question à Cal, il ne pourra jamais se lasser de manger ici et Angelo ne lui pardonnerait sans doute pas s’il cessait de venir. « Leur spécialité c’est la bruschetta et le pain à l’ail, » qu’il poursuit en menant la belle à la table qui les attend, saluant au passage les serveurs. Il a la sienne réservée à l’année, petit client privilégié qu’il est, mais il les a prévenus de sa venue à l’avance de toute manière (quoi, il est civil Cal). « Et tous les ingrédients sont frais et en provenance directe de Naples, » conclut-il en lui tirant sa chaise (ouais, il a peut-être décidé de la jouer total gentleman, sue him).

@Alma Nieves

alma essaie de ne pas trop penser à ce qu'elle fait habituellement. vraiment. les verres d'alcool, les sourires brillants, le noir innocent des nuits sans étoiles. elle essaie d'oublier tout ce dont elle a l'habitude pour donner au monde de cal une chance. surement parce qu'elle n'a pas envie de tout faire foirer: qui sait, ils pourraient être amis même si ça ne marche pas. elle aime trop son sourire pour le laisser filer, même si elle n'est définitivement pas girlfriend material. mais quand cal mentionne le repas, elle ne peut pas s'empêcher d'éclater de rire. pain à l'ail? bruschetta? le pauvre fait vraiment tout pour imposer la distance. et ça risque de marcher: elle sait déjà qu'elle n'essaiera pas de l'embrasser avant d'avoir eu le temps de se laver les dents ou d'avoir mâché deux ou trois chewing-gums. et considérant les souvenirs qu'elle en garde– de ses mains dans ses cheveux et de sa bouche contre la sienne. de la façon qu'il avait de sourire avec elle, contre elle, comme s'il était étonné de la tournure des événements mais pas déçu le moins du monde. oui, en vue des souvenirs qu'elle en garde de ces baisers, autant dire que la déception est presque aussi forte que l'amusement alors qu'elle se laisse guider à travers le restaurant. " que des choix judicieux. " qu'elle finit par répondre avec les lippes étirées, un peu moqueuse mais pas le moins du monde méchante, murmurant un merci en passant la porte. ce n'est qu'en voyant la table qu'elle écarquille un peu les yeux, étonnée, parce que si le restaurant est joli, le coin où il l'amène est parfait. le genre de table qui donne envie de se pencher au-dessus de la nappe pour se tenir la main. assez étroite pour pouvoir se regarder dans les yeux et assez grande pour amasser les plats. si alma avait encore un doute sur ce qu'ils étaient en train de faire, la vue du cadre suffirait à répondre à la question. un bon choix, en somme, qui explique pourquoi elle est encore un peu sonnée quand il tire la chaise pour elle – d'ailleurs, elle hésite un peu avant de s'asseoir parce qu'elle n'est pas complètement sûre que ce soit bien pour elle qu'il le fasse. elle commence à voir là un motif: cal est un romantique à coup sûr. du genre bien élevé. de ceux qu'on veut présenter aux parents. qu'on revoit. qu'on n'invite pas chez soi avant le troisième rendez-vous. et plus les affirmations s'ajoutent à la liste, plus alma peut se sentir se crisper. parce qu'elle n'est pas trop sûre de savoir ce qu'elle fait là. est-ce qu'elle a vraiment envie d'essayer? est-ce que ça vaut le coup? est-ce qu'elle ne va pas lui briser le cœur? et s'il lui brisait le sien? et si–– mais cal reprend la parole, et sa voix l'oblige à se reconcentrer sur la situation au lieu de paniquer. " c'est vraiment joli, merci de m'avoir amenée. " qu'elle admet les yeux tournés directement vers lui. il lui a fallu quelques secondes mais elle est de nouveau de la partie– parce que si alma sait faire une chose, c'est charmer son public. " comment est-ce que tu as trouvé cet endroit? " question innocente, intéressée mais assez impersonnelle: parfaite, en somme, pour débuter la catastrophe.

ALL 'CAUSE YOU LOVE, LOVE, LOVE WHEN YOU KNOW I CAN'T

Théorie, vous vous rappelez de ce petit mot ? Et bien ç’a bien marché et amené Cal jusqu’ici, mais maintenant… maintenant c’est le moment où la nervosité va vraiment pointer le bout de son nez. Maintenant qu’Alma est assise en face de lui et qu’ils vont réellement faire ça, manger, échanger, rien qu’eux deux, le vrai truc, c’est une histoire totalement différente. Et là, avec ses yeux dans les siens, il lui faudrait presque lui demander de se répéter, mais presque, parce qu’il a quand même un minimum de contrôle et d’attention le Cal. Il secoue légèrement la tête, l’air de dire pas la peine, avec plaisir et puis : « Tu pourras me remercier après avoir goûté la cuisine, elle le mérite. » Qu’il lui répond un petit sourire au coin des lèvres. Il n’a rien fait de spécial après tout.
Puis Alma lance la conversation et la question qu’elle pose, aussi innocente soit-elle en principe, est plus chargée qu’on pourrait le penser. Mais on va faire simple, il se dit, droit au but et concis. Pas la peine de rentrer dans tous les détails, right ? « Hm, c’est assez simple en fait. J’ai grandi dans le quartier et l’endroit était déjà là à l’époque. On venait souvent y manger avec la Tribu… » il se reprend, il a tellement l’habitude du surnom que ça sort constamment, un peu incompréhensible cependant pour les non-initiés (parce que oui, c’est carrément de l’initiation qu’il faut avec son entourage). « Je veux dire ma famille. Et voilà, c’est resté. » Il conclut Cal en haussant légèrement les épaules. L’endroit, physiquement, a pas mal changé au fil des années, mais le principal n’a jamais dévié. Il se rappelle encore de ce style lambris, bois brut et massif qu’avait le restaurant dans les années 90, c’était… quelque chose.
Et d’un coup, comme sorti de nulle part, il entend une voix à l’accent chantant prendre la parole derrière lui. « Et il oublie bien sûr la partie où il a investi et sauvé notre restaurant de la fermeture il y a quelques années. » Pas la peine de se retourner qu’il sait déjà que c’est « Oh pardon, mes manières ! Je suis Ilda, mon mari est le fameux Angelo. » qui vient de faire son apparition, la langue toujours aussi bien pendue. Les yeux un peu écarquillé, l’expression sans doute mortifiée, si Cal n’est pas pivoine, ce n’est pas loin. Il sent clairement le rose lui monter aux joues alors qu’il se lève pour embrasser la cuisinière et faire officiellement les présentations. « Ilda, Alma, une amie. Alma, Ilda, » et il ignore ostensiblement le regard sceptique que cette dernière lui lance en poursuivant, « la fée qui ravira tes papilles. » Ce qui lui vaut une petite tape amicale sur l’épaule. Ilda adore les compliments relatifs à sa cuisine, mais aime agir comme si elle en était gênée, plus personne ne relève maintenant. « Vous êtes ravissantes. » Okay, Cal est lui définitivement, réellement, gêné maintenant et à deux doigts de se couvrir le visage de la main si ça continue. A défaut, il se contente d'articuler silencieusement un « je suis désolé » à l'attention d'Alma, pendant que l'Italienne ne le voit pas.

@Alma Nieves

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