book reunion. or not. (askar)

Assise devant ton café brûlant sur la terrasse du Java Beach Café, un verre d'eau gazeuse et une rondelle de citron l'accompagnent, et Askar t'accompagne toi. Il est en face de toi à cette même table, c'est lui qui t'a proposé d'aller boire un café et t'as brièvement dit oui, sans trop y réfléchir. Après tout tu n'as rien d'autre à faire, et il est plutôt sympathique. T'as eu le mauvais goût de lui conseiller un livre atroce à la librairie quand il est venu te demander conseils, t'avais bien senti qu'il était un peu plus intéressé par ton ce qu'il y avait sous ta couverture à toi que celle du bouquin, et c'est donc plutôt sadiquement que tu lui avais filé expressément conseillé ce livre, La délicatesse, l'histoire ultra naze d'une veuve et de son collègue de bureau tentant de la conquérir. Histoire nulle. Personnages inintéressants au possible. Mais t'étais curieuse de savoir ce qu'il allait bien pouvoir t'en dire. Au moins, ça aurait le mérite de t'apprendre comment il se situait comme lecteur, et surtout.. si il serait assez honnête pour te dire que c'est vraiment un livre de merde. D'ailleurs, le bouquin est posé entre vous deux. Tu jettes un oeil à la couverture derrière tes lunettes de soleil, tu sens le soleil qui tape contre ton crâne et tu te remercies d'avoir opté pour une casquette en jean. Tu la portes à l'envers. Ca te donne un style un peu old school. T'as opté pour un simple jean et un t-shirt ce matin en partant. T'es pas trop le genre à faire des tonnes lorsqu'il s'agit d'enfiler des fringues. T'es plus pour le confort que pour les fioritures.
Tu bois une gorgée de ton café puis tu te lances:
" Alors, qu'est-ce que t'en penses ? " tu lui demandes au sujet du bouquin.

— ft. @eleanor hewitt ça y est. ce bouquin, il l’avait enfin terminé. enfin, pas totalement à vrai dire. askar n’avait fait que lire la moitié de cette atrocité, à croire que la belle elenaor avait fait exprès de lui donner un livre aussi nulle. peut-être avait-elle remarqué le beau manège d’askar. mais il fallait dire que nora était une fille belle et intelligente, une fille qui aimait lire et qui sortait de l’ordinaire, selon lui. une fille dont il avait envie de se rapprocher pour en capturer le coeur. et ça risquait d’être long. ils étaient là, tous les deux, elle avec un café brûlant et un verre d’eau gazeuse, lui avec un simple verre de coca. il était hors de question de boire une goutte d’alcool en sa présence, ni même de fumer ou d’avoir de la drogue sur lui. il n’avait jamais été aussi clean aujourd’hui. vêtu d’un simple jean noir ainsi que d’un tee-shirt à manches longues noir et blanc dont il avait remonté celles-ci jusqu’aux coudes, il prend le temps de s’accrocher à certains détails de la demoiselle, mais doit rapidement baissé les yeux lorsqu’elle lui demande ce qu’il en avait pensé de ce livre. il n’est pas sûr de sa réponse. valait mieux mentir pour aller dans son sens ? ou dire la vérité ? parce que d’une façon ou d’une autre, si elle lui a donné ce livre, c’est pas simplement pour le plaisir. une raison devait se cacher derrière. aimait-il vraiment ce genre de livres ? il se demandait surtout s’il était ce genre de femme ennuyante à mourir. alors il hésite. « hum, bah écoute, il est pas mauvais … disons qu’il est spécial. j’ai bien aimé l’écriture, c’est très … recherché, mais ça manquait d’action, quoi. après, les personnages sont … attachants ? et toi, du coup, j’imagine que tu l’as lu, t’en avais pensé quoi ? » après sa réponse vague, il espérait que cela ne le mettrai pas dans le pétrin. tout ça à cause d’une fille, franchement. askar.

Tu le regardes essayer de s'en sortir avec le bouquin, il n'ose pas vraiment dire qu'il n'a pas aimé ou qu'il a trouvé ça nul. Il trouve des tournures, il a peut-être peur de te blesser. T'essayes de garder ton sérieux et tu hoches la tête en écoutant ses remarques, puis finalement il te retourne la question. Est-ce que tu vas lui dire tout de suite que t'as trouvé que ce livre était une énorme daube ? Tu vas peut-être pas pouvoir te retenir longtemps. Tu te mords l'intérieur de la joue avant de finalement te mettre à rire.
- Je t'avoue que c'est le PIRE bouquin que j'ai jamais lu de ma vie, t'avoues avant de baisser les yeux sur ton café. Tu fais tourner un instant la cuillère dans la tasse puis tu relèves les yeux vers lui et tu lui adresses un sourire.
- Désolée, c'était pas vraiment un test hein, je m'attendais pas à ce que tu le lises autant, je pensais que t'allais me dire que c'était une énorme daube et que j'avais des goûts de merde. T'aurais eu totalement raison.
T'enlèves ta casquette pour passer brièvement ta main dans tes cheveux puis tu la replaces, à l'envers cette fois, sur le sommet de ta tête.
- Tu m'en veux pas, hein ? J'te promets que la prochaine fois, j'te filerais un bouquin DIX MILLE fois mieux. Si ça t'intéresse toujours, bien sûr.
Tu lui souris un peu timidement et tu bois une gorgée de café. Ca t'étonnerait pas trop qu'il s'en aille, t'as pas réfléchi au fait que ça pourrait le vexer mais le but c'était absolument pas de le prendre pour un con. Tu voulais juste voir s'il était aussi baratineur qu'il en avait eu l'air lorsqu'il t'avait dragué à la librairie. Parce que oui, t'as bien vu que c'était de la drague. Mais tu dois admettre sa détermination, et c'est plutôt mignon. Il a fait l'effort surhumain de lire cette daube.
- T'sais en vrai moi je préfère la poésie, mais la plupart du temps les gens trouvent ça nul, ou ils comprennent pas vraiment ce que ça peut faire ressentir... C'est parce qu'un poème ne raconte pas forcément une histoire, enfin tu vois ce n'est pas un truc que tu lis d'une traite, faut rester dessus, parfois longtemps, faut y revenir, etc... ça demande du temps... t'expliques, ça te vient tout seul, quand tu commences à parler littérature ça éveille pleins de choses en toi, ton regard s'intensifie, on sent que ça te passionne vraiment. Que ça te fait vibrer.

— ft. @eleanor hewitt Askar, il avait vraiment tenté de lire ce lire affreux, il se disait que si c'était ce qu'il fallait faire, si c'était ce qu'elle semblait attendre de lui, il pouvait bien le faire. Pourtant, Askar, il en avait mis du temps à tourner et retourner ce livre entre ses mains, le jour où elle lui avait donné. Il avait passé la soirée à regarder attentivement la couverture, jonglant avec le merveilleux sourire de sa belle qui lui restait en tête comme lorsque l'on prend une photo. C'était comme un souvenir mémorable. Puis il avait relu deux, trois fois, peut-être même plus la quatrième de couverture, à se demander pourquoi il faisait ça. Pourquoi faire ça pour elle. Il était pas comme ça lui, se soumettre à une femme, c'était pas dans son genre. Sauf qu'il se souvenait ô combien il avait flashé sur son doux visage. Elle avait quelque chose que les femmes de son entourage n'avaient pas. Un brin d'intelligence mais surtout, son goût pour la littérature. La voir dans son élément avait été ce qui l'avait fait craqué. C'était aussi la raison pour laquelle il avait décidé de lire la première page de ce livre, puis les suivantes, pratiquement sans interruption – sauf quand Bebe débarque dans sa chambre pour un rien.
Sauf que y’a un truc auquel il ne s'attendait pas : son effort pour essayer de trouver des arguments positifs afin de défendre ce livre, tout avait été vain. Elle-même le disait : ce livre était nul. Et il partageait clairement son avis. Mais il se voyait mal dire tout le contraire de ce qu'il avait tenté de défendre. Elle avait beau s'excuser, d'une certaine façon, Askar de sentait trahit. Et le fait qu'il se sente ainsi en disait long sur ses intentions. Parce que Askar, il détestait être trahit. C'était l'un des pires sentiments qui pouvait le traverser à ce moment. Mais son sourire, ses longs cheveux soyeux qu'elle remet en place sur sa casquette, c’était comme si il ne pouvait lui résister. Il riait à son tour, dans l'espoir de cacher l'embarras qui se traduisait clairement sur son visage. « Bah écoute, moi, j'ai bien aimé ! Je préfère quand y'a plus d'action par contre, clairement, parce que là, c’était morne. » répondait-il, se grattant l'arrière du crâne. Il lui lâcha un petit sourire quelque peu timide.
Si Bebe ou n'importe qui d'autre de la coloc avait été là, ils auraient tous dit qu’Askar semblait largement différent en sa présence. Il était plus le même, il était pas celui qu'ils connaissaient. Il était cette partie de lui, il était cette deuxième personnalité qu'il tente d'enfouir plus que tout au fond de lui, afin de se détacher de sa famille. Mais tout au long de sa vie, il n'a fait qu'enfouir sa vraie nature. Une nature qu'il expose à cette demoiselle qui semble si innocente, incapable de briser son petit cœur, seulement le réparer. « Non, t'en fais pas, pourquoi je t'en voudrais après tout ? » Si, il lui en voulait. « Oh oui, s'il te plaît ! Donne-moi de l'action ! Et de la science-fiction ! J'aime bien aussi quand ça parle de guerre mais évite les trucs bateaux. » Il n'était pas sûr de vouloir poursuivre ses efforts, de peur qu'elle recommence. Dire que leurs rendez-vous allaient se rythmer en fonction de sa vitesse de lecture. Pourvu que le prochain ne soit pas trop long et que personne ne vienne le perturber. Parce que les questions sans réponse de la coloc, elles allaient bientôt apparaître. « J'aime bien aussi la poésie. » C'était faux. « Après, je préfère les histoires. Passer autant de temps sur un petit texte, libre d'interprétation, je sais pas, j'ai l'impression de pas m'y faire. Après, j'ai peut-être pas lu le bon livre. » Il avait suivi avec intéret les propos de la belle demoiselle, enivré par la passion qu’elle avait pour la poésie, et l'envie de capturer un maximum d'informations à propos de ça était sa propriété. Et pour ça, il venait d'entamer un débat avec elle.

Askar ne se démonte pas, il tient son avis, orgueilleux ou honnête, tu ne sais pas vraiment. Tu t'en veux un peu mais de moins en moins, petit à petit, en fait, profondément, tu sais pourquoi t'as fait ça, c'est ton seul moyen d'auto-défense. Derrière tes sourires et tes battements de cils, t'as encore du mal à te laisser aller avec un homme. Ta blessure est encore trop vive, tu ressens l'abandon d'Ash comme une lame coupante encore enfoncée dans ton coeur et qu'on continuerait de remuer. Ca te rend malade.
Tu bois une longue gorgée de café puis tu passes tes doigts sur la paille qui est dans ton verre d'eau gazeuse. Tu la remues et tu fais danser les glaçons en compagnie d'une tranche de citron. T'écoutes vaguement Askar mais tu ne sais pas pourquoi ça te rend triste d'un coup. Il te dit qu'il aime la poésie mais qu'il préféré les histoires, ça te fait tiquer, tu relèves les yeux vers lui et tu repenses encore à Ash, à vos discussions enflammées autour de la littérature, à tes soirées près de lui à lui lire des poèmes. Tu le fixes et un silence s'installe alors qu'il a fini de parler. T'es tellement perdue dans tes pensées que tu n'as même pas capté que c'était à ton tour de dire un truc. C'est après quelques secondes que tu cilles finalement, que tu reviens à toi même et à l'instant présent, tu sursautes presque. " Parle moi de ce que t'aimes, toi, parce qu'on parle de moi mais j'sais pas grand chose de ce que tu peux aimer, toi. " tu lui adresses un léger sourire et tu te déshydrates avec l'eau gazeuse bien fraîche. Ça te réveille un peu, ça te fait un bien fou. " Par exemple, qu'est-ce que tu fais quand t'es pas entrain de bosser ? " tu préfères qu'il te parle de lui, ça te perturbe trop de parler de toi maintenant, de parler de bouquins ou de poésie.

— ft. @eleanor hewitt Askar, askar ne parvient pas à lâcher la demoiselle du regard tandis qu’il parle, qu’il tente de laisser place à un débat, mais dans ses observations, il remarque bien qu’elle ne semble pas l’écouter, qu’elle semble plutôt perdue dans ses pensées. le jeune homme voit son égo descendre au plus bas, son espoir aussi. il n’est pas vraiment sûr qu’elle ait accepté de le revoir pour son joli minois. c’était peut-être simplement pour savoir jusqu’où il irait, puis elle le laisserait tomber lâchement. ce serait pas la première fois qu’il subirait une telle chose. mais qu’importe, il ne pouvait pas s’empêcher de la guetter du regard, d’admirer chacun de ses gestes. et pourtant, elle lui plaît juste. rien d’autre. quand il a fini de parler, il attend avec impatience sa réponse, quelque chose pour pimenter le débat qu’il souhaitait lancer. mais un silence s’installa entre eux, si gênant pour lui, qui attendait sûrement beaucoup trop d’elle. il baissa les yeux, embarrassé, regarda son verre de ses yeux vides d’expression désormais, jusqu’à ce qu’elle s’y remette. il leva aussi les prunelles vers elle, animées d’une nouvelle flamme. sauf que ce qu’elle lui demandait le dérouta, et il ne sut quoi répondre. « hum … ce que j’aime, ce que je fais quand je suis pas en train de bosser ? » il regarda autour de lui, perdu. ce qu’il aimait ? il avait jamais vraiment eu à répondre à cette question, pas si spontanément. surtout que la question l’empêchait clairement de répondre. il pouvait pas lui dire qu’il passait son temps à courir entre la coloc, le mannequinat et les cambriolages, ainsi que le deal, le sport. non, il pouvait pas, ça le décrédibiliserait. « j’aime … les animaux. les voitures, les motos. la boxe, le sport. quand je bosse pas, je vais à la salle, au 555. tu connais ? sinon, parfois je sors. tu me prends au dépourvu ! » ajouta-t-il en rigolant. « et toi alors, à part la littérature ? qu’est-ce que tu fais quand tu n’es pas en train de lire ou de bosser, il doit bien y avoir des activités amusantes à faire par ici, non ? » il parlait trop, en faisait trop. il était stressé, perturbé, fallait qu'il se calme.

Askar a l'air un peu étonné par ta question, pourtant elle te paraît plutôt simple. Qu'est-ce que tu aimes. Toi ya des milliers de choses qui te font vibrer, qui t'ont fait vibrer... Peut-être qu'aujourd'hui ta flamme est un peu moins vibrante, justement, mais elle brûle encore un peu, elle n'attend que d'être ravivée. Même la littérature, finalement ça te fait mal d'en parler mais t'espères que ça va passer, que tu vas retrouver cette passion dévorante qui t'animais avant. Tu l'écoutes en touillant la cuillère dans ton café et ses réponses te font légèrement sourire. Tu ne sais pas trop s'il te baratine quand il te dit qu'il aime les animaux mais tu trouves ça mignon. T'aimerais avoir un chien. Finalement il te retourne la question et tu hausses les épaules avec ce léger sourire sur les lèvres.
- Bah... J'aime aller à des concerts, la dernière fois je suis allée voir un groupe de rock, ça ne se fait plus tellement le rock aujourd'hui, et je trouve ça dommage... Je trouve ça bien meilleure que la musique électronique qu'on fait maintenant.
Oui pour toi, le rock ça raconte quelque chose, le rock a une âme, il est incarné par des types comme Jimi Hendrix, Bob Dylan, Elvis, John Lennon, Lou Reed... Tu réfléchis un instant puis t'as une idée. Quitte à le prendre au dépourvu, autant y aller à fond. Tu lances :
- Est-ce qu'on ferait pas un jeu ? Genre... Tu préfères. Je commence. Tu préfères chier par le nez ou éternuer par le cul ?
T'affiches un immense sourire, t'as envie d'éclater de rire.
- Attention, ta réponse en dira long sur ta personne !
Tu hausses les sourcils pour lui mettre faussement la pression. Tu sais pas d'où tu sors cette idée, mais tu sais que t'as toujours aimé jouer à ce jeu débile avec tes amis. T'adores les réponses des gens, débattre sur ce qu'ils vont pouvoir préférer entre la peste et le choléra.

@Askar DeLuca

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