unexpected delivery ride w/bebe

unexpected delivery ride // feat. @bebe kovacs ※※※ Écouteurs dans les oreilles, musique à fond, Louise enfourche son vélo après avoir baissé le dernier store de la boulangerie. Deuxième soirée de fermeture d’affilée, la rouquine a besoin de se changer les idées. La voilà qui pédale à toute allure, zigzagant de rue en rue. L’air frais s’engouffre dans sa chevelure, la faisant soupirer d’aise, loin de la chaleur des fours à pain. Elle se sent libre, comme si tout était possible, les yeux grands ouverts face aux assauts du vent, invincible. Le sac en plastique qu’elle tient dans sa main droite s’agite de gauche à droite, s’entrechoquant avec son genou entre deux mouvements. L’odeur sucrée qui en émane la fait saliver d’avance. C’est l’avantage de travailler en boulangerie, elle récupère les invendus de la journée. Louise continue d’avancer, remuant au rythme de la musique, lorsqu’un bruit caractéristique l’interpelle. Clac. La chaîne déraille, surprenant la rouquine qui tombe en avant, se rattrapant sur le béton du trottoir. Elle s’en sort avec quelques égratignures aux coudes et aux genoux, contrairement à la boîte de pâtisseries qu’elle a littéralement écrabouillées en tombant. Pas besoin de jeter un œil à l’intérieur du sac, il est tellement collé à la boite qu’il doit être rempli de bouillie crémeuse. Louise se relève et jette rageusement le tout dans une poubelle non loin de là, avant de reprendre la route à pied, trainant son vélo endommagé à côté d’elle. La rouquine ne saurait dire si c’est l’état de son vélo ou bien la perte de son goûter qui l’énerve le plus. Sans compter le temps qu’elle va mettre pour rentrer chez elle dans ces conditions. L’espoir renait au coin d’une rue, lorsqu’elle aperçoit un livreur de pizzas entrer dans un immeuble, le casque toujours vissé sur la tête. Le scooter stationné devant attire ses yeux comme un aimant. Sans prendre le temps de réfléchir, Louise traverse la rue, attache son vélo accidenté à une barrière, puis s’approche de la bécane abandonnée. Incapable de conduire l’un de ces engins, la jeune fille est dépendante du bon vouloir de son propriétaire. Il va lui falloir le persuader de la ramener. Sans la moindre gêne, Louise s’installe à l’arrière de la selle, histoire de l’aider un peu à prendre sa décision. Puis la voilà qui attend patiemment son retour, le dos appuyé contre la boîte à pizzas, les yeux clos, hypnotisée par l’odeur du fromage fondu.