Same familly ♣ ft. Eleanora

Same familly.
Families are like branches on a tree. We grow in different directions yet our roots remains as one.
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Vivre de sa passion était un luxe, une chance qu'on ne pouvait pas renier, mais aussi le fruit d'un travail acharné. Faire des études d'Arts n'avait rien d'un parcours de santé. L'image de ces artistes, le nez en l'air et la tête dans les nuages, était bien loin de la réalité d'études brillantes. Non. Obtenir les meilleures notes nécessitait de longues heures à dessiner ou sculpter ou photographier, jusqu'à avoir mal à toutes les articulations. Il fallait étudier des dizaines de styles différents, fournir des centaines de productions chaque semaine, ne pas compter ses heures. Et une fois le précieux sésame obtenu, il fallait faire toujours plus d'efforts pour ce faire un nom. J'aimais donc voir de jeunes étudiants en stage. J'aimais leur fraîcheur, leurs ambitions toutes juvéniles et leurs idées novatrices.

Quand mon étudiant du jour entra, je lui souris en posant l'appareil que j'étais en train de nettoyer. « Enchantée, Brett. Moi c'est Eleanora McCalls », dis-je en lui tendant la main pour serrer la sienne. « J'ai hâte de travailler avec toi. » Et j'étais sincère. J'aimais beaucoup son travail. Je demandais toujours à voir quelques productions de mes étudiants, histoire de commencer à travailler sur le projet qu'on devait monter ensemble et les siennes me plaisaient beaucoup.

Same familly.
Families are like branches on a tree. We grow in different directions yet our roots remains as one.
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Je souris face au jeune homme, amusé par l'excitation perceptible dans sa voix. Aujourd'hui, travailler pour Lifestyle Magazine avait, certains jours, un goût de banalité, mais ces petits travaux me permettaient toujours de me souvenir de ma propre excitation et de ma jouissance, quand j'avais reçu mon premier contrat avec eux. J'aimais me souvenir d'à quel point j'avais travaillé dur pour en arriver où j'étais maintenant. Même si je n'étais ni vraiment célèbre, ni fortunée. Je faisais le métier de mes rêves et je touchais du doigt un monde qui pourrait devenir le mien, avec le temps. Les étudiants me rappelaient toujours que j'avais encore l'impossible à réaliser.

Je hochais la tête, toujours avec mon sourire, à sa multitude de questions. « J'ai beaucoup aimé ce que j'ai vu. Tu as un regard, une emprunte. C'est quelque-chose d'important pour se faire connaître. Quant au fait d'avoir de l'avenir, cela n'appartient qu'à toi. Le travail et la persévérance, c'est ce qui conduit à la réussite. Pas seulement le talent. » Je balayais mes mots d'un simple geste. « Mais tes profs ne doivent pas arrêter de te le dire, non ? »

Le jeune homme changea cependant bien vite de sujet, évoquant mon nom et un possible lien avec sa propre famille. Je fronçais les sourcils en l'écoutant faire l'exact description de ma propre famille. Si j'avais grandi chez les Bennett, à New York, puis ici, je n'avais jamais été adopté. J'avais donc gardé mon nom de naissance. Celui de ma mère. « C'est surtout devenu dingue le jour où elle n'est plus parvenue à tomber enceinte », dis-je en haussant les épaules, comme si on ne parlait pas vraiment d'un sujet sensible. J'avais beau réfléchir, le nom Wilson ne me semblait que vaguement familier, mais j'avais moins de lien avec ma famille que certains de mes frères et sœurs, après tout. « Et pour l'anecdote, ils sont rares ceux qui possèdent le même père. » Je lui fis un clin d’œil. J'avais remarqué depuis longtemps qu'afficher un air blessé ou choquer ne servait à rien. Les gens étaient bien plus désarçonnés quand j'étais la première à vanner sur le sujet. « Excuse-moi, mais je ne suis pas très au fait de la branche familiale. On a... quoi ? Des grands parents de la même fratrie ou plus loin ? Je n'ai pas le souvenir qu'on m'ait parlé d'une tante un jour. »